Brandt en liquidation judiciaire : le Vendômois sous le choc

Le couperet est tombé ce jeudi 11 décembre au matin : Brandt est liquidé !

Modifié : 19h05 par Nicolas Terrien

La décision du tribunal des affaires économiques de Nanterre est tombée comme un couperet ce jeudi 11 décembre : l’offre de reprise de Brandt sous forme de Scop adossée au groupe Revive n’a pas convaincu les juges. Sur le site loir-et-chérien de Saint-Ouen, les salariés sont sous le choc de l’annonce.

"C’est fini" : la sentence est écrite sur un panneau barrant l’entrée principale du site de production de Saint-Ouen, là où les 93 salariés voulaient encore croire à une poursuite de cette épopée industrielle qui fit de Brandt le fleuron du gros électroménager "made in France". "C’est un choc" commente Tony : "J’arrive à 59 ans, après 35 ans ici chez Brandt et il me reste trois ans et demi. Il va falloir faire des papiers, aller à France Travail...". A ses côtés, Alain accumule aussi des années de salariat sur le site loir-et-chérien : "Avec la Scop et l’argent public, on pensait que ça allait pouvoir repartir".

Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Soutien psychologique

L’appréhension, puis la sidération à l’annonce, puis la tristesse, la colère... Les visages sont graves et traduisent à eux seuls l’onde de choc que représente la liquidation d’une entreprise qui fêtait encore ses 100 ans en grande pompe en janvier dernier. Puis vint le placement en redressement en octobre jusqu’à cette sentence vécue comme un traumatisme : "Certains n’ont ni famille ni amis, et c’est seul chez eux qu’ils recevront leur lettre de licenciement entre Noël et le jour de l’An" explique Melkonyan Khachatur, secrétaire adjoint CGT du CSE de Brandt. "Beaucoup sont chasseurs et ont des armes chez eux". Un psychologue était d’ailleurs présent sur place ce jeudi matin.

C'est ensemble que les 93 salariés de Saint-Ouen ont appris la liquidation de leur entreprise.

"Un immense gâchis"

Avec son histoire séculaire, Brandt a vu défiler des générations d’ouvriers sur ses installations aux portes de Vendôme. D’ailleurs, quelques anciens ont tenu à être présents, en soutien aux salariés encore en place : "C’est un immense gâchis, ça me fait mal au cœur" commente Daniel, retraité depuis huit ans après plus d'une décennie d’activité chez Brandt. "C’est le savoir-faire électroménager à la française qui disparaît" se lamente Jacques, entré dans l’entreprise en 1976. Une réunion en visio s’est tenue en fin de matinée avec le mandataire judiciaire, alors qu’au même moment, la liquidation de Brandt laissant 700 personnes sur le carreau Entre le Centre-Val-de-Loire et l’Île-de-France faisait les gros titres de l’actualité nationale.

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— Sweet FM (@sweetfm.bsky.social) 11 décembre 2025 à 18:15