Brinay : la justice dit oui au parc photovoltaïque dans le vignoble

Quincy

Modifié : 22 décembre 2025 à 18h26 par Emilien Borderie

Le tribunal administratif d'Orléans a rejeté le recours qu'avaient déposé les viticulteurs opposés à la création d'un parc solaire sur la commune de Brinay.

"Concernant l’intégration du projet dans le paysage, le tribunal a bien reconnu l’intérêt particulier de ce secteur viticole mais souligné que le site était dégradé, puisqu’il recouvrait une ancienne carrière et une décharge, qu’il existait déjà des éoliennes et des lignes électriques affaiblissant l’intérêt paysager et que la visibilité des panneaux restait réduite du fait de leur faible hauteur, des matériaux et couleurs utilisés et de leur dissimulation derrière des fourrés" a jugé le tribunal administratif d'Orléans ce jeudi 27 novembre, concernant l'implantation envisagée de panneaux solaires sur 1,36 hectares cernés par les vignes, à Brinay, plus précisément au lieu-dit de La Noira, portée par l'entreprise CPV Sun 40.

Des parcelles au potentiel agricole non démontré

La préfecture du Cher avait, de son côté, validé le permis de construire déposé pour cette "centrale photovoltaïque" dans le vignoble de Quincy, début 2024, "sur le site d’une ancienne carrière dont une partie servait de décharge" rappelle le tribunal administratif. La décision des services de l'Etat était, depuis, contestée par le syndicat viticole local mais aussi par plusieurs sociétés propriétaires de parcelles voisines : "En bout de site, extérieures à la carrière et à la décharge, elles sont polluées et, même incluses dans le périmètre de l’AOC Quincy, leur potentiel agricole n’est pas démontré" a-t-il été tranché, en soulignant qu'aucun usage agricole n'y a été mené au cours des cinquante dernières années.

Risque négligeable sur l'eau et les espèces protégées

S'agissant de la pollution des nappes d'eau répertoriées dans le sous-sol, la justice administrative estime le risque négligeable, pendant le chantier puis l'exploitation du futur parc photovoltaïque. Concernant, enfin, la présence de plusieurs espèces d’oiseaux protégés, "le tribunal a considéré que le calendrier de travaux était adapté aux cycles de vie de ces espèces et que le maintien de 81% des fourrés, constituant leur habitat et le refuge des insectes dont ils se nourrissent, garantissait leur sauvegarde". Ce sont au total dix espèces protégées d’oiseaux qui ont été répertoriées sur le site convoité, dont huit "espèces nicheuses" : le projet inclut la destruction de 0,5 hectares des "fruticées" qui constituent leur environnement.