Calvados : rendez les armes !

Voici des armes collectées par la gendarmerie

30 novembre 2022 à 12h56 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

Jusqu’à ce vendredi 2 décembre, la préfecture du Calvados organise une "opération d’abandon simplifié" d’armes à l’Etat. Objectif : offrir aux détenteurs de bonne foi la possibilité de s’en dessaisir sans complexité administrative ou de les conserver légalement.

En ce lundi 28 novembre, dans la matinée, une longue file d’attente se formait devant la caserne de gendarmerie Le Flem au 29, avenue du 43e Régiment d’artillerie à Caen. Beaucoup de monde, des particuliers, apportant avec eux des fusils, des explosifs de différentes natures ou autres munitions. Lancée trois jours plus tôt et prévue jusqu'à ce vendredi 2 décembre, partout en France, les services de l’Etat organisent une "opération d’abandon simplifié" d’armes, déclinée sur trois sites à travers le territoire calvadosien : la caserne de gendarmerie de Caen, la caserne de gendarmerie de Lisieux et la brigade de gendarmerie de Vire.

Des armes héritées ou abandonnées

"Deux grands principes : le premier est de recueillir les fusils et les pistolets qui sont hérités, trouvés, abandonnés parfois dans les greniers depuis longtemps. Cela offre la possibilité aux citoyens de venir les déposer à travers un formulaire très simple, avec nom, prénom, date de naissance et présentation d’une pièce d’identité. C’est aussi l’occasion d’accompagner les usagers qui souhaitent enregistrer leur arme. Dans ce cas, une photo de l’équipement en question est suffisante pour le conserver légalement. Pour ce faire, le principal intéressé sera accompagné par un agent de la préfecture" explique Julien Decré, sous-préfet du Calvados.

Voici une réplique d'une Kalachnikov

Une centaine d'armes collectées en trois jours

Evelyne, venue de Bretteville-sur-Odon, a décidé de se débarrasser du fusil de chasse du grand-père. Une arme qu’elle a retrouvée dans le grenier de sa maman. "Elle ne me sert à rien, je ne vais pas la garder". Le fusil sera alors détruit, le 12 décembre, et son métal, fondu. Cette femme de 69 ans n’est pas un cas isolé. En l’espace de trois jours, ce sont une centaine d’armes, principalement des fusils de chasse, qui ont été recueillies dans le département du Calvados, ainsi qu’environ 1 500 munitions. "Nous avons aussi aidé à la création de trente comptes sur le système d’information sur les armes et à l’enregistrement d’une quarantaine" complète Julien Decré. Pour les obus, grenades, explosifs, -ce qu'il est assez fréquent de retrouver sur le territoire en raison du passé de la Normandie-, attention à ne rien manipuler : il faut prévenir les forces de l’ordre dans le but d’organiser un "enlèvement sécurisé".

Evelyne :
Encore des fusils

Possibilité de rendre son arme, tout au long de l'année

De début janvier à fin décembre, du lundi au vendredi, les commissariats de police et les brigades de gendarmerie accueillent les usagers qui veulent se débarrasser d’une arme. Seule différence avec l’opération organisée jusqu'au 2 décembre, les démarches administratives seront plus complexes. Chaque année, dans le Calvados, ce sont environ 300 à 400 pistolets et fusils -ce sera beaucoup plus cette année, vu l'engouement pour l'opération d’abandon simplifié d’armes à l’Etat- qui sont restitués. Il faut dire, d’après une estimation, qu'au moins deux millions de Français détiendraient sans titre des armes, principalement de chasse ou issues des deux guerres mondiales. Et combien dans le Calvados ? "Ce département, c’est 1% de la population nationale. Je vous laisse faire le calcul, mais ce n’est qu’une estimation" répond, avec des pincettes, le sous-préfet, qui salue l’intérêt de l’opération organisée jusqu’au 2 décembre : "La règlementation vise à ce que les armes en question, on sache où elles circulent, qui en dispose. L’objectif c’est aussi s’assurer qu’elles ne tombent pas entre de mauvaises mains. Je tiens aussi à préciser que les autorisations ne sont pas données à vie. Je prends l’exemple d’un tireur sportif. Il faut qu’il renouvelle les demandes d’autorisation".

Lieutenant-colonel Laurent Marais :