Salons de coiffure : coupe dans le budget en raison du Covid

Karine Ferron est coiffeuse à La Maladrerie depuis 25 ans

31 mars 2022 à 1h38 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

C'est la variante commerciale du "Covid long" : la maladie peut aussi avoir des conséquences à long terme dans certains domaines d'activités. Rencontre avec une coiffeuse installée à Caen.

Ses habitudes sont bien ancrées. Karine Ferron, la quarantaine, est coiffeuse depuis plus de deux décennies à Caen dans le quartier de la Maladrerie. Dix ans en tant que salariée puis quinze autres à son compte. Elle est à la tête du salon "Jean et Léa Coiffure". Un long fleuve tranquille jusqu’à l’arrivée du Covid-19 : deux mois de fermeture au printemps 2020, un mois supplémentaire à la fin de cette même année et "des aides insuffisantes pour couvrir toutes les charges et pour se tirer un salaire". Mais surtout, des comportements qui changent"Je m’aperçois que la clientèle est toujours là, sauf qu'elle est beaucoup moins régulière qu’avant la crise. Peut-être parce qu’elle a pris de nouvelles habitudes, peut-être parce que le budget coiffure a été revu à la baisse au profit d’autres postes de dépenses" confie Karine Ferron. Cela concerne essentiellement les 50-70 ans : "Mes clientes, qui ont cet âge-là, n’ont pas décidé de moins dépenser chez le coiffeur pour une question de finances. Elles ont tout simplement été obligées de faire autrement lorsque le salon a dû fermer".

Changement d'habitudes pendant la fermeture des salons
Karine Ferron est à son compte depuis quinze ans

"Je dois les remotiver à se refaire coiffer"

Karine Ferron espère que les gens vont reprendre tout doucement leurs manières de faire et de consommer d'avant la crise sanitaire. Elle est consciente qu’elle a un rôle à jouer. "En tant que commerçante, je dois les "remotiver" à se refaire coiffer, à se refaire colorer les cheveux en leur disant que cela leur apporte du peps, un coup de jeunesse. Attention, je ne suis pas là pour penser uniquement au tiroir-caisse". Cela pourrait aussi passer par la mise en place d’actions commerciales avec des réductions "s'élevant à 20% durant une journée" réfléchit Karine Ferron, qui est de nature optimiste. "On va récupérer de la clientèle. Le quartier de la Maladrerie et les environs comme la ville de Carpiquet sont en train de se développer. Il y a de nouvelles constructions et donc de nouveaux habitants". Des personnes qui se rendront peut-être au salon "Jean et Léa Coiffure". La patronne de ce commerce exerce également son métier à notre domicile.

La coiffure à domicile pour fidéliser les clients