Carpiquet : nouveau visage pour le cœur de bourg

Voici la route de Bretteville à Carpiquet

30 septembre 2022 à 13h54 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

A Carpiquet, le cœur de bourg a déjà changé de visage alors que les travaux ne sont pas encore terminés. Les nouveaux logements sont sortis de terre. La population pourra aussi profiter de commerces et de services.

Carpiquet, son aéroport, son centre aquatique -l'équipement, qui pèse lourd sur le budget municipal en raison de son coût de fonctionnement, doit intégrer le giron de la communauté urbaine Caen-la-Mer dès le 1er janvier 2023- et bientôt... ses nombreuses boutiques implantées dans le bourg : des travaux ont débuté en ce sens en 2019. Objectif, renforcer le tissu commercial de Carpiquet, "car l’histoire a fait que beaucoup de commerces de la ville ont disparu avec le temps" explique Pascal Sérard, maire depuis 2008 de cette commune située en périphérie caennaise. "Nous sommes sur deux axes départementaux, deux axes hyper fréquentés avec beaucoup de passages le matin et le soir, l’un en direction de Caen, l’autre en direction de Bretteville-sur-Odon. Il va également y avoir la création de l’échangeur des Pépinières, sur le périphérique, au début de l'été 2023, avec quatre nouvelles bretelles d’accès. Cela a renforcé notre souhait de développer les boutiques de ce côté-là. Il s’agit d’une zone où il n’y avait pratiquement pas d’habitants. On a donc décidé de monter en hauteur pour créer plus de logements. Ce qui veut dire plus de chalands pour les commerçants".

Pascal Sérard :
La fleuriste de Carpiquet a déménagé pour s'installer dans le coeur du bourg

Près de 160 logements et une dizaine de commerces

Au total, ce programme génère, en face de la mairie, la construction de 150 à 160 logements comprenant soit un rez-de-chaussée plus deux étages, soit un rez-de-chaussée plus deux étages ainsi qu’un niveau supplémentaire souvent en retrait pour casser les hauteurs -logements sociaux pour une partie, accession à la propriété pour le reste- et d’une dizaine de commerces, sans parler de l’installation de professionnels de santé : médecins, kiné, orthophoniste. L’agence immobilière a déjà ouvert, tout comme une société de distribution d’appareillages de correction auditive, le fleuriste aussi, dont le voisin, le pharmacien, accueillera ses premiers clients, le 3 octobre. "La fromagerie débutera son activité dans un mois, en octobre. En fin d’année, pas loin de 80% des commerces seront ouverts" -dès la fin du chantier, une zone bleue entrera en vigueur dans le bourg pour favoriser la rotation des véhicules-. Pour le fleuriste et le pharmacien, il s’agit d’un déménagement d’une bonne centaine de mètres, car ils étaient déjà installés à Carpiquet, mais pas dans l'hypercentre. En ce qui concerne la supérette, c’est un nouveau venu. Une arrivée en plein accord avec l’ancien primeur, qui a fermé définitivement.

Florian Lajoye et une salariée de Coccinelle Express

Une supérette avec 5 500 références

La supérette "Coccinelle Express" a levé le rideau fin août :  magasin de 250 mètres carrés ouvert du lundi matin au dimanche, 13h, avec à l’intérieur 5 500 références. "On va monter en gamme au fur et à mesure, on travaille beaucoup avec des producteurs locaux comme pour la viande et la bière" explique le gérant Florian Lajoye qui embauchera à terme cinq personnes. "Je recherchais un deuxième commerce et l’opportunité s’est présentée à Carpiquet. Cela fait deux ans que je travaille sur ce projet. Il a fallu un peu de temps pour trouver chaussure à mon pied" commente ce Manchois d’origine, satisfait de pouvoir disposer de deux affaires près de son domicile, à l’ouest de Caen, avec cette supérette plus celle qu’il exploite depuis six ans, sur la place de l’ancienne boucherie à Caen, à proximité de l’Abbaye aux Hommes. "Les premiers retours des clients sont bons. Ils trouvent notre magasin propre, grand et chaleureux avec une belle diversité de produits. Il faut dire qu’ici il n’y avait pas de commerce de ce type jusqu’à maintenant. Cela répond à un réel besoin, notamment pour les personnes dont l'âge rend difficile de se déplacer pour aller faire ses courses".

Florian Lajoye :
Florian Lajoye :
Vincent Salley ouvre une micro-crèche à Carpiquet

Une micro-crèche pour accueillir douze enfants

Régulièrement, Vincent Salley ira acheter de quoi reprendre des forces chez "Coccinelle Express". Ce trentenaire va être aux manettes de la micro-crèche, qui s'implante à Carpiquet. Ouverture à la mi-décembre. Sa quatrième structure -il en a trois autres dans la Manche, à Saint-Lô-. Présentation des lieux avec le principal intéressé : "Une surface de 180 mètres carrés composée principalement d'une grande pièce d'éveil, de trois salles de sieste et d'un jardin extérieur de 45 mètres carrés" ayant vocation à accueillir douze enfants encadrés par quatre auxiliaires petite enfance. "Cela fait cinq ans que je cherche à m'établir sur le secteur. J'ai observé la situation dans quelques communes. Mais rapidement Carpiquet est sorti du lot. J'ai pu me rendre compte qu'il y avait un besoin de mode d'accueil collectif ici, dans une commune dynamique. Partant de ce constat, je suis entré en contact avec les élus pour leur faire part de mon intérêt. Cela me tient à cœur d'être ancré dans le territoire. Justement, l'aventure est belle et collective, car il y a des commerces et des services regroupés en un seul et même endroit. D'ailleurs, j'ai un voisin, un professionnel de santé, qui a bloqué une place pour l'accueil de sa fille. Le choix des parents se porte sur une structure se trouvant soit près de leur domicile, soit entre leur domicile et leur travail, soit proche du travail. Généralement, ils ne font pas un détour de plus de dix minutes" explique cet habitant de l'ouest de Caen. En l'occurrence, le père de famille n'aura que quelques pas pour déposer et récupérer son bout de chou aux Kibis, ouverts du lundi au vendredi, de 7h45 à 18h45.

Près de 3 000 habitants, entre ville et campagne

Sortons la calculette. La population augmente dans cette ville libérée en juillet 1944 par les Canadiens. De 1 800 habitants dans les années 2005-2006, elle se situe autour de 2 800 voire 2 900 aujourd’hui. Une population supérieure en moyenne à 50-55 ans. "Le cœur de bourg va rajeunir la moyenne !" se réjouit le maire : "Il est important de créer une nouvelle population pour conforter le nombre d’enfants dans les écoles. Car une commune ne peut exister que si elle a un établissement scolaire. Sinon, elle mourra, en tout cas, elle sera moins attractive". Carpiquet dispose de dix classes de primaire. "On ne veut pas passer à 25 ou 30 classes. On tourne à dix depuis quelques années. On n’en perd pas, on n’en reprend pas. Il faut trouver un juste équilibre et je crois qu'on l’a trouvé".

Pascal Sérard :

La zone d'activités, un élément fort de l'économie locale

Avec le peu de commerces installés jusqu’à maintenant à Carpiquet, nombre d’habitants faisaient le gros de leurs courses à Bretteville-sur-Odon, Caen, Rots…Ces habitudes de consommation devraient changer avec des Carpions qui vont pousser la porte des nouveaux magasins. Les travailleurs sans doute aussi, même s’ils n’habitent pas ici. La zone d’activités de Carpiquet, avec 230 entreprises de toutes les tailles, ce sont plus de 4 000 emplois. Un des éléments forts de l'économie locale. Un chiffre qui, s’il augmente, se fera dans des proportions modérées. "La particularité de Carpiquet c’est qu’il y a très peu de friches commerciales. Donc, en prévision, on a créé une petite zone à la sortie de la ville, au niveau du quartier de Bellevue, à l’autre bout de la commune, en direction de Caen, avec l’arrivée du nouveau Lidl. Dans ce secteur, huit-dix entreprises vont sortir de terre mais globalement c’est saturé. Il y a plus de demandes d’installation que de propositions à faire", constate le maire.