Ce qu’un ancien président peut dire... Et peut faire !

François Hollande était à Blois ce mercredi 7 décembre.

7 décembre 2022 à 22h04 par Nicolas Terrien / crédit photo : Sweet FM

François Hollande était à Blois ce mercredi 7 décembre, pour une séance de dédicaces autour de son dernier livre, "Bouleversements", publié chez Stock. Rencontre avec l'ancien chef de l'Etat.

De la ville de Blois, François Hollande aligne les souvenirs : "Mon père, étudiant en médecine à Tours, a fait son internat à Blois" confie-t-il en aparté. Plusieurs fois, il est venu en tant que premier secrétaire du Parti Socialiste, comme candidat à la présidentielle de 2012, puis bien sûr une fois élu à la présidence de la République. Depuis 2017, il a refait quelques apparitions lors des "Rendez-Vous de l’Histoire", avec toujours un livre qui relate son expérience peu commune de chef de l’Etat. Toujours avenant et disponible, François Hollande s’est plié à l’exercice de la signature d’ouvrage, en échangeant largement avec les dizaines de personnes qui sont venues à sa rencontre. Entre selfies et petites anecdotes personnalisées pour chacun, il a aussi volontiers répondu à quelques questions, comme...

Sweet FM : Que peut faire un ancien président pour les jeunes ?

François Hollande : Son rôle, c’est de transmettre. J’ai fait des livres pour les enfants afin qu’ils puissent connaître la République, la démocratie, l’Etat et l’organisation des pouvoirs publics... Ce qui est extrêmement réconfortant, c’est de voir le nombre de jeunes qui viennent à chaque séance de dédicace. Ce n’est pas facile de franchir la porte d’une librairie, beaucoup n’ont pas les moyens d’acheter un livre... Mais ils veulent venir à la rencontre de celui qui a été le président de leur enfance. Ils viennent aussi prendre connaissance de cette réalité que je peux leur transmettre. Ils veulent peut-être aussi un lien ou pour un conseil vis-à-vis de leur propre engagement. Un ancien président peut les guider.

François Hollande :
François Hollande s'est plié aux demandes de photos...

Que peut dire un ancien président à une Première ministre en exercice ?

Je lui dirais que les Français ont beaucoup de sujets de préoccupation, et qu’il ne faut pas en ajouter d’autres. Surtout quand il y a une inflation qui dépasse parfois les 15% sur les produits alimentaires pour certains ménages, et quand il y a autant de tensions sur l’énergie en ne sachant pas comment on pourra se chauffer ou se déplacer. Sans nier les difficultés, il ne faut pas en ajouter. Je peux comprendre qu’il faille réformer les retraites, j’ai moi-même fait une réforme, mais est-ce le moment ? Est-ce que cela peut apaiser ? Je crois que poser ces questions, c’est déjà y répondre.

Que peut répondre un ancien président à ceux qui lui reprochent l’idée de la fermeture de Fessenheim, alors que le parc nucléaire pourrait faire défaut cet hiver ?

Il y a six réacteurs en France. Fessenheim, c’était deux réacteurs. D’ailleurs, ce n’est pas moi qui les ai fermés, puisqu’ils devaient s’arrêter avec l’entrée en fonctionnement de l’EPR de Flamanville, et il n’est toujours pas ouvert. S’il y a aujourd’hui un problème de fourniture d’électricité à partir du nucléaire, c’est parce qu’il y a une vingtaine de centrales qui sont en maintenance. Cela n’a rien à voir avec des choix qui ont pu être faits. Ces interventions n’ont pas pu être faites pendant la période Covid-19. C’est la réalité. On achète aussi moins de gaz, donc effectivement, il peut y avoir des risques de coupure. Il faut les prévoir, mais sans inquiéter exagérément la population.

François Hollande :
François Hollande a dédicacé son livre - Bouleversements - à des dizaines de personnes à Blois.

Que peut dire un ancien président à ses anciens amis du Parti Socialiste ?

Moi, je ne pèse plus dans les débats du Parti Socialiste, et heureusement ! Mais je veux un Parti Socialiste qui soit fort. Je crois que c’est ainsi que la gauche parviendra à se faire entendre et à redevenir une alternance dans le pays. Si le PS est trop faible, il y aura une radicalité qui empêchera la gauche de se rassembler autour de la force principale qui doit être le PS. Non pas parce que je suis socialiste, et que ça doit toujours être la même chose, mais c’est la force qui peut réussir dans cette période où il faut à la fois faire la transition énergétique, écologique, la redistribution sociale, la modernisation de notre appareil productif... Là, ce sont les socio-démocrates qui sont les mieux placés.