Centre-Val-de-Loire : branle-bas de combat pour le don du sperme
Publié : 20 juillet 2024 à 9h40 par Bastien Bougeard
En 2024, la région Centre-Val-de-Loire a enregistré une diminution du nombre des donneurs de sperme dans les centres agréés d'Orléans et de Tours. Un constat réalisé alors que les demandes pour les PMA sont en augmentation.
Alerte sur les réserves de sperme en Centre-Val-de-Loire. Comme partout en France, le nombre de donneurs a diminué dans les deux centres chargés de la conservation des spermatozoïdes situés à Orléans et à Tours. "A Orléans, nous comptons une vingtaine de donneurs" souligne Alexandre Lebleau, médecin biologiste en charge du service de médecine et biologie de la reproduction : "Nous sommes un centre qui a ouvert il y a deux ans, mais c'est trop peu pour faire face aux demandes de procréation médicalement assistées".
Hausse des demandes de PMA
Or, le nombre de personnes souhaitant recourir à la PMA a fortement augmenté depuis l'assouplissement de la loi de bioéthique de 2021, ouvrant le dispositif aux femmes célibataires, aux couples homosexuels, en plus des couples hétérosexuels dont l'un des deux membres est stérile. "L'impact de cette modification ne peut être occulté, la demande d'aide a été multipliée par 7,5 depuis l'assouplissement de la loi, soit de 2 000 demandes en 2021 à 15 000 entre 2021 et 2023 à l'échelle nationale. Ajoutons à ça que le délai pour pouvoir avoir recours à une aide médicale à la procréation est en moyenne de quinze mois et demi et qu'il faut plusieurs tentatives pour que le processus aboutisse".
Des facteurs bloquants
Pour expliquer ce phénomène, Alexandra Lebeau avance plusieurs facteurs qui pourraient être perçus comme bloquants : "Par exemple, à 18 ans, l'enfant né d'une PMA peut avoir accès aux données permettant d'identifier son donneur. Ça peut freiner certains donneurs, mais il faut rappeler que le don de sperme n'est pas synonyme de parentalité". Le fait aussi que chaque donneur ne peut donner naissance qu'à dix enfants : "Afin d'assurer un brassage génétique dans la population et d'éviter la consanguinité".
Des conditions à remplir
La praticienne lance donc un appel aux volontaires : "Il y a très peu de conditions pour être donneur, il faut être un homme, âgé de 18 à 44 ans et en bonne santé". Quelques examens sont à passer pour s'en assurer : test sérologique pour détecter l'absence de certaines maladies -VIH, syphilis, hépatite B-. Un questionnaire est à remplir pour connaître les antécédents familiaux. Ensuite, un premier prélèvement de sperme est effectué et des examens sont effectués pour notamment déterminer le groupe sanguin. En Centre-Val-de-Loire, les CHU d'Orléans et Tours sont les deux seuls points de collectes existants pour le don du sperme.