Chambord : droguée et sans permis, elle prétexte "une dispute au volant" comme cause du drame

Le 10 juillet, deux  touristes néerlandais ont trouvé la mort à vélo à Chambord.

19 juillet 2022 à 20h22 par Nicolas Terrien

L’étau judiciaire se resserre autour de la conductrice qui a mortellement fauché deux cyclistes néerlandais le 10 juillet à Chambord, en blessant aussi gravement son passager.

L’accident avait suscité la sidération par sa violence et son terrible bilan. Le dimanche 10 juillet, un couple de touristes néerlandais pédalait au niveau de la route François-Premier, en vue du château de Chambord, lorsqu’à 14h10, une Audi A3 l’a fauché, tuant sur le coup cette femme de 61 ans et son mari de 68 ans. La voiture est ensuite allée s’encastrer dans un arbre, blessant grièvement le passager, héliporté à Tours dans un état critique -l’homme de 30 ans est aujourd’hui dans le coma-. La conductrice souffrant de fractures et d’ecchymoses a été admise à l’hôpital de Blois, le temps d’être auditionnée par les enquêteurs.

La conductrice entendue ce lundi

Les enquêteurs n’ont pas pu interroger de témoins directs du choc. Mais leurs constatations les amènent à conclure à un décalage brutal de la voiture sur la piste cyclable où roulait le couple de touristes. Entretemps, les gendarmes de Bracieux saisis de l’enquête de flagrance ouverte pour "homicides et blessures involontaires" ont établi que la conductrice âgée de 39 ans était connue pour des faits anciens d’usage de stupéfiants et de conduite sans permis. Entendue en garde à vue à l’hôpital de Blois ce lundi 18 juillet, "elle disait ne pas se souvenir des circonstances exactes de l’accident car elle précisait qu’elle se disputait verbalement avec son passager. Elle pensait que son déport vers la voie de circulation des cyclistes qui arrivaient donc en sens inverse pouvait s’expliquer par cette inattention liée à des échanges verbaux houleux et nourris avec son passager", indique le parquet de Blois dans un communiqué.

Des circonstances aggravantes

L’achat du véhicule par la trentenaire était récent, ce qui ne l'avait pas empêchée, déjà, d'en perdre le pare-chocs avant en abordant un dos d’âne à une vitesse excessive -élément non remplacé-. Et le procureur de la République de Blois Frédéric Chevallier détaille les choses : "Elle ne l’avait pas assuré, elle n’était pas titulaire du permis de conduire, le contrôle technique n’était pas effectué ni le changement de carte grise". De plus, les analyses effectuées à partir des prélèvements sanguins attestent de la présence de cannabis et d’héroïne au moment de l’accident. La conductrice a été déférée au parquet de Blois ce mardi. Puis le juge d’instruction de permanence lui a notifié sa mise en examen des chefs d’homicides involontaires "aggravés par les circonstances particulières de conduite". Placée sous contrôle judiciaire, l'automobiliste à l'origine du drame encourt dix ans d’emprisonnement.