Chocolats de Pâques : "les gens ne sont pas à la fête" pour Vianney Bellanger

L'atelier du chocolatier Bellanger au Mans

18 avril 2022 à 18h43 par Noëlline Garon

Pour les chocolatiers, Pâques est le deuxième temps fort de l’année, après Noël. Chez Bellanger au Mans, cette fête représente 15% du chiffre d’affaire. Mais les consommateurs sont moins nombreux cette année.

Des œufs, des cloches, des poules en chocolat... Pâques, c’est ce dimanche 17 avril. Pour les chocolatiers, il s’agit d’une période importante, comme Noël. Chez Bellanger au Mans, cette fête représente 15% du chiffre d’affaire annuel de la société. Mais son dirigeant, Vianney Bellanger, a déjà remarqué une baisse des ventes : "Tous mes confrères relais-desserts sont dans le même cas. On a tous remarqué des grosses baisses depuis début janvier. Certains sont à -15, -20%, d’autres sont à l’équilibre. Pour nous, cette diminution est de l’ordre de -11% en mars et pour l’instant, en avril aussi". Si pendant les différents confinements, les Français se sont plus facilement tournés vers le chocolat, et globalement les produits alimentaires, la tendance s’est inversée : "Le marché est un petit peu mou, surtout depuis début mars. On sait que les années avec une échéance électorale sont plus difficiles, ajoutez à cela la guerre en Ukraine, cela rend les gens plus prudents. Les Français ne sont pas dans la dynamique des fêtes", explique Vianney Bellanger.

Vianney Bellanger

Le scandale Kinder, une aubaine ?

Dans l’industrie alimentaire, certains produits Kinder ont dû être retirés suite à des cas de salmonellose. Une publicité dont se serait bien passé le groupe Ferrero, à quelques jours de Pâques. Pour autant, est-ce une opportunité pour les artisans-chocolatiers ? Pas si simple : "J’ai du mal à croire que le malheur des uns soit une aubaine. Il en faut pour tout le monde. Certaines personnes n’ont pas le budget pour s’acheter nos chocolats. Il en faut pour tous. Je ne crois pas trop au phénomène de report, on n’est pas dans la même gamme de produits, ni de réseau de distribution" poursuit Vianney Bellanger. La chocolaterie Bellanger, comme d’autres entreprises, doit aussi faire face à la hausse du prix des matières premières. Augmentation qui se répercute, en partie, sur ses produits : "On a augmenté nos prix le 1er avril. On ne l’avait pas fait depuis trois ans. Mais là on a été contraint de le faire à cause d’une trop forte augmentation, sur le cartonnage on a pris 15 à 30%. Sur les matières premières dont le chocolat, on est à +10%. Pour le consommateur, on s’est limité à une hausse de 3%" conclut Vianney Bellanger.

Vianney Bellanger