Contre le harcèlement scolaire, des lycéens formés au Mans

Elodie Ekmannian entourée de Yanne et Maélane
Elodie Ekmannian entourée de Yanne et Maélane
Crédit : Noëlline Garon

Publié : 20 janvier 2022 à 6h15 par Noëlline Garon

Depuis cet automne au lycée Touchard-Washington au Mans, dix élèves sont devenus des "sentinelles". Leur rôle : repérer les situations de harcèlement scolaire au sein de l’établissement.

Que les lycéens repèrent eux-mêmes des situations de harcèlement scolaire. Voilà le dispositif expérimenté depuis cet automne au Mans. Dix élèves du lycée Touchard-Washington ont suivi une formation avec un psychologue. Ils sont désormais devenus des "sentinelles". Leur rôle : repérer des situations de harcèlement scolaire et intervenir. "L’idée, c’est même de détecter les phénomènes de harcèlement avant que cela en soit. Avec par exemple, un élève qui est isolé, en retrait ou molesté" précise Elodie Ekmannian, conseillère principale d’éducation. Les lycéens peuvent ensuite aller voir les professeurs, les "référents" pour trouver une solution ensemble.

Sensibiliser les autres élèves

Depuis leur formation, les "sentinelles" sont déjà intervenues. "On a vu un élève dans le couloir qui se faisait frapper par d'autres. On lui a parlé, mais il n’a pas voulu nous en dire plus" explique Maélane. A ses côtés, il y avait Yanne, autre "sentinelle", qui a été marquée par l’absence de réaction des témoins de la scène : "Personne n’a osé réagir. Quand on a demandé ce qui s’était passé, certains ont dit qu’il n’avait pas vu, d’autres ont répondu qu’ils n’avaient pas fait attention. C’est tout le problème, certains élèves trouvent cette situation normale, mais si on n’intervient pas, ça peut aller plus loin".

Rencontre avec les sentinelles du lycée Touchard-Washington

Du harcèlement sur les réseaux sociaux

Si le fléau du harcèlement scolaire est de plus en plus présent dans les cours de récré, il ne se limite pas aux grilles des établissements : "Les réseaux sociaux sont un véritable nid où se multiplient les phénomènes de bouc-émissaire. Nos sentinelles peuvent repérer ce genre de choses puisqu’elles sont présentes sur les réseaux. C’est bien pour ça aussi qu’on a lancé ce dispositif en place parce que ça prend une ampleur vraiment importante" poursuit Elodie Ekmannian. En Sarthe, un autre établissement a déjà mis en place ce dispositif "sentinelles" : il s’agit du lycée de Sillé-le-Guillaume, en milieu semi-rural cette fois.

Elodie Ekmannian