De Blois, Anne Hidalgo livre ses propositions pour le grand âge
3 février 2022 à 19h23 par Nicolas Terrien
La candidate socialiste à la présidentielle était à Blois ce jeudi 3 février pour parler vieillissement, maintien à domicile et accompagnement en fin de vie. Et en pleine tempête Orpea...
"Venir ici, c’est d’abord dire merci à tous ces personnels très engagés aux côtés de nos anciens après deux ans de crise sanitaire" : Anne Hidalgo achève sa visite de "La Roselière". Cet Ehpad qui dépend du centre hospitalier de Blois vient d’autoriser de nouveau les visites, après la détection d’un cluster sur une unité de cinquante lits il y a quelques semaines. Treize cas y ont été diagnostiqués, et un seul subsiste à ce jour. Mais au-delà des remerciements, la maire de Paris candidate à l’Elysée était attendue sur ses propositions sur la prise en charge du grand âge, elle qui par deux fois dans l’après-midi s’en est pris au bilan du président-pas-encore-candidat : "Emmanuel Macron a annoncé une grande réforme de la dépendance, on n’a rien vu !". Certains de ses concurrents sont aussi égratignés au passage : "Tous ceux qui disent que l’on peut agir à moyens constants sur ce sujet mentent !".
Que propose Hidalgo ?
La dernière livrée de l’Insee l’atteste : plus qu’un département vieillissant, le Loir-et-Cher est un département vieilli. Pour la socialiste, il faut renforcer au maximum le maintien à domicile, "et financer 50% d’heures d’intervention en plus par des personnels formés et bien rémunérés". Anne Hidalgo souhaite aussi la création d’un grand service public qui serait chargé de guider et d’accompagner des familles souvent perdues dans les modes de prise en charge. Il est aussi question de prévention sur la question des chutes, de l’alimentation... Devant un parterre d’acteurs loir-et-chériens de l’accompagnement de la dépendance réunis au Foyer des jeunes travailleurs, la candidate à l’Elysée s’insurge : "En France, l’espérance de vie en bonne santé est de 65 ans, quand elle est de 73 ans en Suède !".
L’électrochoc des "Fossoyeurs"
"Les Fossoyeurs", c’est ce livre-enquête signé du journaliste Victor Castanet qui dénonce les maltraitances dans les Ehpad du groupe Orpea. Bien qu’elle assure que son déplacement à Blois ce jeudi sur le vieillissement "était déjà prévu bien avant la sortie du livre", Anne Hidalgo ne pouvait se soustraire à une réaction : "Il est scandaleux de privilégier les actionnaires plutôt que les résidents et les soignants. Mais cela permet au moins au grand âge de s’inviter dans le débat". Mais là encore, quelles solutions ? "Il faut plus de contrôles, même si ici c’est une structure privée. Il y a aussi de l’argent public !". La candidate préconise aussi d’élargir le champ de compétence du défenseur des droits à ces questions, afin d’être directement saisi par les familles.
Plus de Smic, moins de TVA
Quand à nationaliser Orpea, comme le suggèrent certains de ses concurrents ? "Non, certainement pas. Orpea, c’est 22% de l’offre en Ehpad, cela coûterait cinq milliards d’euros". Ces cinq milliards, Anne Hidalgo les envisage en plus des crédits actuels dédiés à la prise en charge de la dépendance, à raison d’un par an sur la durée du mandat. Mais la socialiste était aussi attendue par les aides à domiciles et autres intervenants du médico-social sur la question du pouvoir d’achat. "Je propose une augmentation du Smic de 15%". Puis elle réitère sa proposition d’abaissement de la TVA à 5,5% sur l’essence. "C’est mieux qu’un chèque ou des déductions fiscales qui ne profitent jamais aux classes moyennes". Ecoute polie dans la salle...