Défenestration à Blois : le pronostic vital n’est plus engagé

A Blois, le lycée Sonia-Delaunay

11 mars 2022 à 22h07 par Emilien Borderie

Le procureur de la République livre quelques précisions après la défenestration d’une enseignante du lycée Sonia-Delaunay, à Blois, en tout début de journée ce vendredi 11 mars. Les jours de la sexagénaire ne sont plus en danger. Mais l'incompréhension demeure.

A l’arrivée des secours, "elle était consciente, mais le pronostic vital avait été engagé au regard des conditions de sa chute" explique Frédéric Chevallier, procureur de la République de Blois, dans un communiqué adressé aux rédactions en fin de journée. Il faut dire que cette femme de 64 ans, professeure au lycée Sonia-Delaunay, venait de se laisser tomber d’une fenêtre de sa classe, au deuxième étage, à environ huit mètres de haut.

"Dans sa chute, le corps de l’enseignante est d’abord tombé sur le toit d’un préau à une hauteur de près de 6 mètres puis à terre, encore 2,50 mètres plus bas" détaille-t-on. La sexagénaire a immédiatement été prise en charge par les secours, qui l’ont évacuée jusqu’à l’hôpital de Blois : en début de soirée, on a appris qu’elle avait été "opérée des membres inférieurs" et que son pronostic vital avait dès lors été "levé".

"L'enseignante a pris appui sur un radiateur"

Les premiers éléments de l’enquête indiquent que l’enseignante a "normalement accueilli ses élèves, une vingtaine, en présence d’une collègue, professeure principale de la classe, venue parler des stages" dès 8h ce lundi 11 mars. "A un moment, la professeure, qui n’intervenait donc pas directement, enfilait son manteau, le fermait, se dirigeait vers une des fenêtres de la classe et rouvrait son manteau".

La suite n’a pu que sidérer l’assistance : "L’enseignante a pris appui sur un radiateur qui se trouvait en dessous de la fenêtre, elle a ouvert la fenêtre et elle s’est jetée dans le vide" explique Frédéric Chevallier, ajoutant que l’intéressée n’avait prononcé aucune parole avant de commettre cet acte désespéré et que "rien n’avait permis aux personnes présentes, sa collègue et les élèves, de prévoir un tel comportement".

"Aucune difficulté particulière chez cette professeure"

Les éléments recueillis sur cette enseignante "font état d’une personnalité décrite comme solitaire, triste, parfois blagueuse selon certains élèves, de sorte que le fait qu’elle enfile son manteau puis se déplace dans la classe n’a éveillé aucun soupçon particulier". Les services de l’académie n’avaient eu vent "d’aucune difficulté particulière chez cette enseignante, dans ses relations avec le corps enseignant, la direction de l’établissement ou avec les élèves".

Selon Frédéric Chevallier, "L’audition de l’enseignante, lorsque son état médical la rendra possible, permettra sans doute de comprendre les raisons exactes de ce dramatique passage à l’acte". Le procureur de la République fait par ailleurs savoir que des investigations sont menées "au sujet d’une vidéo des faits qui aurait été réalisée". Le parquet de Blois engagera d’éventuelles poursuites si ce qui n’est qu’une rumeur, se révélait exact.