Des caméras tout autour de l’Eure pour contrôler les routes

Des caméras tout autour de l’Eure pour contrôler les routes
Les caméras seront réparties en une trentaine de points de passage
Crédit : Sweet FM

Modifié : 29 septembre 2025 à 18h52 par Tanguy Papin

Le Conseil départemental de l'Eure a choisi de faire installer des caméras de vidéosurveillance sur les axes routiers aux entrées du territoire. Il s'agit de soutenir la lutte contre de nombreuses formes de délinquance.

C’est une véritable "ceinture de sécurité" qui va prendre forme. À l’initiative du Conseil départemental, l’installation de 88 caméras de vidéosurveillance a commencé aux entrées du territoire eurois, sur les principales routes départementales. Ce système permettra aux forces de l'ordre de disposer d'images et de pouvoir identifier les véhicules, qu'ils entrent ou qu'ils sortent.

"Toutes les délinquances prennent la route" 

Ce maillage complet des grands axes répond à une typologie précise de la délinquance dans l’Eure : "Elle vient souvent de la région parisienne ou de la métropole rouennaise et emprunte donc les flux routiers" rappelle Camille Fournier, directrice de cabinet du préfet de l’Eure. Les forces de l’ordre ont ainsi besoin de contrôler ces flux dans le cadre d’affaires de cambriolage, de trafic de drogue, de vol de véhicules... "ou encore pour une alerte enlèvement" ajoute Camille Fournier. "Comme on l’a vu dans l’Orne" si le système avait été en place, on aurait pu vérifier si le véhicule recherché était passé dans l’Eure. » 

Alexandre Rassaërt met ce réseau de caméra à disposition des gendarmes de l'Eure

Un système unique en France 

Mettre en place un tel dispositif à l’échelle d’un département est une première en France. Le maillage est renforcé par la technologie employée. Selon Gaël Coulon, responsable régional pour Eryma, la société qui a développé le système, les caméras peuvent "capter les plaques d’immatriculation, qui peuvent ensuite être retrouvées grâce à une simple recherche, tout comme la couleur, le type ou le gabarit du véhicule, avec une image disponible pour les enquêteurs en quelques instants". Fini, donc, le gendarme qui passe des heures les yeux rivés sur des bandes vidéo.

Un atout pour l'attractivité

Le président du Conseil départemental, Alexandre Rassaërt, appuye sur le fait qu'un tel dispositif... ne fait pas partie des missions de sa collectivité. Pour mieux s'en expliquer : "Améliorer la sécurité des habitants sur les routes et chez eux, c'est aussi une manière de donner plus envie de rester dans l'Eure, ou de donner envie à ceux qui veulent venir" justifie-t-il. Vigilant sur la question de l'usage, l'élu précise que ces caméras ne serviront pas à "vidéo-verbaliser les conducteurs". Et dans le respect des lois sur l'utilisation des données et la protection des individus, les images ne seront accessibles qu'à des officiers de police judiciaire.

La "ceinture de caméras" doit être pleinement opérationnelle au premier trimestre 2026. Le Conseil départemental investit 2,9 millions d’euros dans ces installations.