Drame de l'A13 : les trafiquants se sont échappés de l'hôpital du Havre
Publié : 2 novembre 2022 à 18h25 par Alizée Lanzarini et Emilien Borderie / crédit photo : Sweet FM
Lors d'un nouveau point de situation consacré à l'accident qui a coûté la vie à un gendarme sur l'A13 dans l'Eure, le procureur de la République d'Evreux fait savoir que les deux trafiquants de drogue indirectement impliqués dans la collision fatale se sont échappés de l'hôpital du Havre.
Au-delà d'interroger sur les modalités de suivi appliquées à ces individus, voilà qui ne fait que corser les investigations. Les deux trafiquants de drogue qui venaient d'être arrêtés sur l'A13 entre Caen et Paris dans le cadre d'un "go fast" avant que ne se produise une collision fatale à un gendarme, ont discrètement quitté l'hôpital du Havre où ils avaient été conduits par les secours : "Ils ont été envoyés au centre hospitalier pour y être examinés, mais dans la panique générale qu'il y a eu à ce moment-là, ils ont été laissés sans surveillance pendant un certain temps. Après être restés en observation quelques heures, ils sont partis" reconnaît Rémi Coutin, procureur de la République d'Evreux, lors d'un point-presse organisé ce jeudi 27 octobre, trois jours après les faits. "Pour ma part, je ne sais pas où ils sont. J'imagine que la juge d'instruction de Rennes va délivrer des mandats d'arrêt pour qu'on puisse les entendre" ajoute-t-il.
Un endormissement du camionneur ?
S'agissant cette fois du jeune chauffeur de poids-lourd qui a percuté la fourgonnette de la société d'autoroute projetée sur le dispositif de gendarmerie mis en place sur la chaussée, "une information judiciaire a été ouverte, après un court séjour à l'hôpital puis une garde à vue prolongée" fait savoir Rémi Coutin, "en vue d'une mise en examen pour homicide involontaire et blessures involontaires par conducteur". Au vu des premiers éléments d'enquête, "il a été estimé que l'intéressé avait commis une faute d'imprudence ou d'inattention" au volant de son camion chargé de 44 tonnes de denrées réfrigérées, même si "ce conducteur, entendu à trois reprises déjà, a expliqué ne pas être capable de se rappeler ce qui s'était produit dans les secondes voire les minutes qui ont précédé son arrivée sur les lieux de l'accident, en parlant d'absence, de trou noir" ajoute le procureur, qui envisage, "avec beaucoup de conditionnel" souligne-t-il "un endormissement ou peut-être un malaise".
Pas de faute professionnelle à première vue
"La collision entre le poids-lourd et le véhicule de la SAPN est bien le fait générateur des conséquences tragiques que l'on connaît" affirme Rémi Coutin. Toutefois, et si l'information judiciaire permettra des investigations plus poussées et plus précises encore, à ce stade il apparaît que le chauffeur du poids-lourd a respecté l'essentiel de ses obligations : "L'intéressé s'est révélé négatif aux tests d'alcoolémie et de stupéfiants pratiqués immédiatement sur lui, l'analyse de son chronotachygraphe montre qu'il avait bien respecté les temps de repos réglementaires, de même qu'il n'a commis aucune infraction aux limites de vitesse en vigueur puisqu'il roulait semble-t-il à 94 km/h au moment du choc". Le routier impliqué est âgé de 21 ans, "il n'a aucun antécédent particulier, il nous a été présenté comme irréprochable dans l'exercice de son métier" souligne le procureur avant de préciser que ce garçon, "désormais placé sous contrôle judiciaire, a l'interdiction de prendre les commandes d'un poids-lourd jusqu'à la levée de cette procédure".
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Le procureur de la République d'Evreux laisse entendre que les investigations seront longues #A13 #drame #Eure #RemiCoutin #gendarme #enquetehttps://t.co/5ZGo65wqJC
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Le drame s'est produit vers 2h50 ce mardi matin #A13 #collision #gendarme #SAPN #stups #Eurehttps://t.co/pC1f0hzpvz
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