En attente de mesures pour soulager la prison de Blois

La prison de Blois qui manque de surveillants, mais pas de détenus !

4 janvier 2023 à 18h11 par Nicolas Terrien

Suite au mouvement de protestation des personnels en début de semaine, le directeur interrégional des services pénitentiaires de Dijon est attendu à Blois ce jeudi 5 janvier pour présenter deux mesures : des transferts de détenus et des renforts d’effectifs. Mais l’Ufap Unsa Justice n’attend pas de miracle...

Certes, c’est un mouvement isolé sur la grande région pénitentiaire dont dépend Blois -qui va de Tours à Vesoul et de Châteaudun à Saint-Maur dans l’Indre-, mais cette manifestation de ras-le-bol des surveillants tôt le matin ce mardi 3 janvier à l’entrée de la maison d’arrêt traduit des problématiques rencontrées dans tous les lieux de privation de liberté de France. "A Tours, nous avons frôlé des taux d’occupation de détenus à 200% sur une importante partie de l’année 2022" confirme Frédéric Chauvet, secrétaire général adjoint de l’Ufap Unsa Justice interrégionale. A Blois en décembre, on dénombrait 196 personnes en détention pour 115 places. On serait aujourd’hui à 175. Ayant pris les devants auprès des syndicats de surveillants, le directeur interrégional des services pénitentiaires de Dijon doit venir ce jeudi 5 janvier à la maison d’arrêt de Blois pour annoncer des transferts de détenus, mais reste à savoir combien, et où, sachant que la surpopulation carcérale est généralisée en France.

Frédéric Chauvet :

Des établissements en manque de surveillants

A cela s’ajoute l’épineux problème des effectifs de surveillants. Sur quarante personnels à Blois, six postes restent vacants, alors qu’il faut composer en plus avec les départs et les arrêts maladie, soit un total de dix agents manquants ou en partance. "Les agents sont fréquemment rappelés, cela affecte leur vie de famille, et l’on crée de l’épuisement professionnel" déplore Frédéric Chauvet, qui lui-même officie au sein de la maison centrale de Saint-Maur, "où il nous manque entre vingt et vingt-cinq agents". Là encore, la direction régionale doit annoncer le comblement des plannings blésois, sauf que les candidats ne se bousculent pas épouser cette profession. "A l’heure actuelle, nous savons très bien que ces engagements sont impossibles à tenir". Ainsi, au-delà de ces intentions louables de l’administration, quelles sont les réelles marges de manœuvre à Blois et partout ailleurs ? Il faudra peut-être les envisager au moins à moyen terme.

Frédéric Chauvet :