En Pays-de-la-Loire, moins 50% pour le vote écolo depuis 2019

La profession de foi de Marie Toussaint

10 juin 2024 à 16h36 par Emilien Borderie

La "vague verte" de 2019 paraît bien loin. A l'issue des élections européennes de ce dimanche 9 juin, les écologistes ne peuvent que constater une sérieuse fuite de leur électorat, à l'image de la perte de la moitié des voix portées en faveur d'EELV en cinq ans dans la région des Pays-de-la-Loire.

En cinq ans, ce sont pratiquement 15 000 voix de moins rien qu'en Sarthe... Quand Isabelle Sévère, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts dans le département évoque un "net recul", on ne peut donc pas lui donner tort : en mai 2019, les "écolos" avaient totalisé 6,04% des suffrages, pour descendre, au soir des élections européennes de ce dimanche 9 juin, à 5% tout juste pour la liste portée par Marie Toussaint. Derrière La France Insoumise, Les Républicains, le Parti Socialiste, Renaissance et surtout très loin du Rassemblement National qui, auprès des électeurs sarthois qui ont daigné se déplacer pour voter, atteint quasiment 36%.

Des centaines de voix perdues en ville et à la campagne

A l'échelle régionale, Europe Ecologie-Les Verts subit une véritable hémorragie : le parti perd la moitié de ses électeurs entre les deux échéances -passant de 209 027 à 104 849 voix- dans les Pays-de-la-Loire. En ville comme à la campagne : 8 243 voix pour Yannick Jadot à Angers en 2019 contre 4 944 en 2024 ; 6 890 voix ramenées à 4 899 au Mans ;  2 492 contre 1 204 à Laval ; 750 contre 342 à Château-Gontier ; 394 contre 158 à Sablé-sur-Sarthe ; 334 contre 114 à La Ferté-Bernard ; 169 contre 81 à Craon ; 136 contre 43 à Mamers ; 80 contre 17 à Saint-Calais... Et, partout, cette poussée irrésistible de la liste d'extrême-droite soutenue par Marine Le Pen.

Un sursaut républicain pour les législatives

"La voie de l’écologie en sera d’autant moins forte dans un parlement européen largement tourné vers la droite et l’extrême-droite" réagit Isabelle Sévère, selon qui "Les Européens et notamment les plus démunis n'ont rien à y gagner, le climat, la biodiversitéet notre environnement non plus". Quant à la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron ? Elle fait courir "le risque d'une entrée encore plus massive du RN au Parlement" analyse l'élue écologiste du Mans qui appelle "sans détour" à un "sursaut républicain" réunissant "les forces de la gauche" afin de défendre des "valeurs progressistes et humanistes".