François Fillon revendique le droit de vendre des rillettes à Moscou

François Fillon

3 mai 2023 à 16h43 par Emilien Borderie / crédit photo : LCP

On a pu le soupçonner de beaucoup de choses, mais jamais d'avoir renié ses racines sarthoises : l'ex Premier ministre François Fillon n'a pas pu s'empêcher de parler rillettes pour se défendre de toute influence qu'aurait eu le pouvoir russe sur sa personne.

"Si j'ai envie de vendre des rillettes sur la place Rouge, je vendrai des rillettes sur la place Rouge !" a lancé, ce mardi 2 mai, un certain François Fillon. C'est, entre autres, par le biais de cette envolée provocatrice et charcutière que le plus Sarthois des premiers ministres que la cinquième République ait jamais porté, a signé son retour médiatique. Manière pour celui qui avait à peu près totalement disparu des radars télévisuels dans la foulée de l'affaire de l'emploi fictif de son épouse Pénélope, de répondre aux questions d'une commission de députés chargée de l'interroger -lui comme d'autres acteurs politiques français ayant traité avec Moscou- sur les potentielles ingérences russes en France. "Cette idée que parce que j'ai été Premier ministre, je n'ai plus le droit d'avoir quelque activité professionnelle que ce soit, n'est pas acceptable" a-t-il martelé.

Il n'a "jamais touché un centime" de la part des Russes

Pourquoi s'intéresser au cas de l'ancien chef de gouvernement du président Sarkozy ? Parce qu'il a siégé, plus tard -et supposément aidé par son CV d'homme d'Etat-, au sein des conseils d'administration de deux grandes entreprises russes : Zaroubejneft, dans le domaine des hydrocarbures, et Sibur, spécialiste de la pétrochimie. Des mandats qu'il a abandonnés juste après le début de l'offensive lancée par Vladimir Poutine contre ses voisins d'Ukraine et ce, en n'ayant, selon ses dires, participé qu'à une seule réunion de chacune des deux assemblées précitées. "A partir du moment où j'ai quitté la vie publique, je veux le rappeler, je suis une personne privée et je mène ma carrière professionnelle comme je l'entends" a affirmé François Fillon, précisant tout de même n'avoir "jamais touché un centime" de la part du pouvoir ou d'entreprises russes.