Grève aux urgences de Romorantin-Lanthenay : "des soignants à bout de souffle"
Publié : 6 juillet 2023 à 12h18 par Noëlline Garon / crédit photo CFDT Romo
Depuis ce lundi 3 juillet, une grève illimitée a démarré aux urgences de l’hôpital de Romorantin-Lanthenay. Un mouvement qui devrait durer au moins jusqu’au 10 juillet. Les soignants réclament des effectifs supplémentaires.
"En grève pour mieux soigner" : voilà ce qui est inscrit sur le brassard qu'arborent les soignants des urgences de l'hôpital de Romorantin-Lanthenay. Sur appel de la CGT et de la CFDT, une grève illimitée a démarré ce lundi 3 juillet et doit se poursuivre au moins jusqu’au 10 juillet. Les personnels réclament des effectifs supplémentaires pour faire face à la hausse de fréquentation du centre hospitalier : 23 000 passages par an. Pour Virginie Rétif, aide-soignante et représentante syndicale, ce n’est néanmoins pas un phénomène nouveau : "Ça fait plusieurs mois voire plusieurs années que le nombre de passages augmente au vu du désert médical dans notre région et aussi parce que des urgences aux alentours ferment, par exemple à Orléans. Nous avons également une unité de SMUR, Structure mobile d'urgence et de réanimation. Quand il y a un départ, ça nous enlève du personnel des urgences. On demande une infirmière et une aide-soignante sur 24 heures supplémentaires. La direction propose pour l’instant sur 12 heures. On ne peut pas choisir jour ou nuit".
Des soignants épuisés
Puisque la courbe des effectifs ne suit pas la même tendance que celle de la fréquentation du service des urgences, cette situation a forcément des conséquences sur les personnels. "Les collègues sont fatigués, à bout de souffle. Il y a aussi l’impression du travail pas abouti, ils font ce qu’ils peuvent. Je crains des arrêts maladie et qu’on n’ait plus du tout de personnel pour les urgences" poursuit Virginie Rétif. Quant à un risque de fermeture des urgences cet été, la représentante CFDT affiche une sérénité toute relative : "C’est pour ça qu’on fait grève aujourd’hui, pour pouvoir prendre en charge correctement les usagers. On appelle tout le monde à être raisonnable. Ça reste des urgences vitales. Pour être solidaire avec notre mobilisation, il faut éviter tout ce qui est bobologie, même si on le sait, certains habitants, sans médecin traitant, n’ont pas le choix" explique Virginie Rétif.