Toujours possible de chasser le dimanche, mais en restant sobre !
10 janvier 2023 à 15h14 par Nicolas Terrien
Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, a égrené les mesures gouvernementales pour sécuriser la pratique de la chasse lors d'un déplacement ce lundi 9 janvier dans les locaux de l’OFB à Dry.
C’était la mesure forte qu'espéraient de nombreuses associations et ONG, avant que les rumeurs de recul ne s’accentuent ces derniers jours : l’interdiction de la chasse le dimanche. Dans le Loiret ce lundi 9 janvier, Bérangère Couillard confirme que la mesure n’est pas retenue dans le plan "Sécurité Chasse 2023". Et la secrétaire d’Etat à l’Ecologie développe plusieurs raisons : l’option ne sécurise pas les pratiques sur les six autres jours de la semaine et les statistiques de l’OFB ne prouvent pas que le dimanche soit plus accidentogène que les autres jours. De plus, lorsqu’elle était ministre de l’Environnement, Dominique Voynet avait lancé une expérimentation sur une interdiction le mercredi entre 2000 et 2003. "L’accidentologie était repartie à la hausse avec 186 faits en 2000 et 203 en 2003" balaie Bérangère Couillard, alors qu’on est à 90 accidents de chasse en 2022. Enfin, les échanges de la ministre avec les associations de sport de nature ont achevé de forger sa conviction, explique-t-elle : "Elles s’y opposent, et préfèrent miser sur l’information". Ainsi, une application numérique va être créée afin de recenser en temps réel toutes les zones de chasse, et elle sera utilisable en open data avec les applications déjà utilisées par tous les usagers de la nature.
Pas d’alcool avant une partie de chasse
En "contrepartie" de ce renoncement, la secrétaire d’Etat annonce une quinzaine de mesures dont l’objectif "est de tendre vers le zéro accident" et si possible, d’apaiser les tensions perçues ces dernières années dans le partage des espaces naturels. Bérangère Couillard s’est largement appuyée sur le rapport établi par le Sénat pour élaborer ses quatorze propositions, qui vont du renforcement de la formation au respect de l’angle de tir à 30 degrés, en passant par les obligations du port du gilet fluo et du rappel des règles avant chaque battue. Il est aussi question qu’en cas de non-respect des règles sanctionné par une condamnation, il sera possible de suspendre temporairement ou définitivement un permis de chasse. Mais la mesure qu’on retiendra est l’interdiction de la pratique de la chasse sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants : "Dans un premier temps, nous allons mettre en place une amende de catégorie 4, à 135 euros, en attendant que le législateur n’établisse un délit" détaille la ministre. Ce délit serait calqué sur les normes de sécurité routière, à savoir une limite de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang. Une mesure dont l’application sera contrôlée par les forces de l’ordre et les agents de l’OFB, "et dès la prochaine saison de chasse".