L’aide active à mourir en débat à Blois

Une table-ronde sur l'aide à mourir dans le cadre des Rendez-vous de l'Histoire de Blois.

8 octobre 2023 à 20h27 par Nicolas Terrien

Le thème 2023 des Rendez-Vous de l’Histoire, à Blois -les vivants et les morts- invite chacun à la réflexion. Sur la fin de vie, c’est la société dans son ensemble qui est questionnée. La ministre Agnès Firmin-Le Bodo est venue en parler au château royal ce vendredi 6 octobre.

Bien sûr, il existe la loi Léonetti de 2005 -devenue loi Claeys-Léonetti en 2016- qui encadre légalement "la sédation profonde jusqu’au décès". Cette fois, il s’agirait de rendre possible l’euthanasie, "même si ce terme est trop connoté" estime la ministre déléguée en charge de l’organisation territoriale des professions de santé, tout comme celui de "suicide", quand bien même assisté. On préfèrera donc parler "d’aide active à mourir". Au printemps dernier, une convention citoyenne a fourni des pistes d’application pour "cette aspiration de 80% des Français", relève Agnès Firmin-Le Bodo. Reste à en trouver la manière, et la ministre balaie d’un revers de main les modèles canadiens, suisses, belges ou italiens : "Nous devons trouver un modèle à la française d’accompagnement jusqu’au bout".

Un débat aussi public qu’intime

Et la ministre de déployer son modèle en trois parties : avancer sur le développement des soins palliatifs -"une priorité"-, inciter chacun à rédiger des directives anticipées pour protéger sa famille, les soignants et soi-même, et enfin ouvrir l’accès à l’aide à mourir. Sur ce dernier point, la ministre le reconnaît, "il y a encore des choses à régler". Notamment en direction du corps médical, très majoritairement hostile à cet acte, "parce qu’il ne s’agit pas d’un acte de soin" relève le docteur Stéphane Velut, neurochirurgien au CHU de Tours. Déjà, on sait que les mineurs seraient exclus de ce dispositif qui devrait concerner les personnes dont le pronostic vital est engagé à moyen-terme et après une décision libre et éclairée. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres en décembre, et sera débattu au Parlement au premier trimestre 2024.

Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :