L'usine BASF de Saint-Aubin-lès-Elbeuf poursuivie en justice

BASF, dans le viseur de sept associations de l'agglomération rouennaise qui ont décidé de porter plainte contre le géant de la chimie, pour atteinte à l’environnement et mise en danger d’autrui. Elles pointent du doigt les rejets massifs de Tfa, un polluant éternel, dans la Seine, et demandent au préfet de la Seine-Maritime d’interdire désormais à l’exploitant tout rejet. "Le fait que pendant des années, l’entreprise n'ait pas pris en charge la pollution du milieu par les PFAS, et bien ça méritait d'avoir une plainte au pénal" réagit Alain Rouziès, vice président de l'UFC-Que Choisir Rouen.

Un polluant présent dans l'eau du robinet

Une campagne d'analyses réalisée en 2023 par la DREAL Normandie montrait que les quantités de TFA étaient nettement supérieures aux seuils européens. Une situation dont la population doit prendre conscience. "Le Pfas qui est émis, le Tfa, est particulièrement mobile dans l'eau et on le retrouve dans les nappes souterraines, mais aussi dans l'eau du robinet. C'est une des conséquences probables de cette pollution" souligne Marie-Laure Baron, présidente du Codef.

Evaluer la pollution globale

La préfecture de la Seine-Maritime a pris un arrêté fin 2024 pour demander à BASF de réduire ses émissions. Mais cela n'est pas suffisant pour les associations, qui souhaitent obtenir des informations supplémentaires sur l'impact de ces déversements. "Ce que l'on demande, c'est qu'il y ait une évaluation exacte de l'état de la pollution sur l'environnement. Vous avez des gens qui ont des jardins à côté de la Seine, à côté de BASF. Ils puisent leur eau dans la nappe en dessous, dans la Seine peut-être, et ils arrosent sans doute leurs légumes avec une eau qui n'est pas sympathique" ajoute Alain Rouziès. Le polluant en question, le Tfa, est utilisé pour la fabrication du Fipronil, un insecticide fabriqué à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, mais interdit à la vente en France depuis 2004.