La fin d'une époque à Aubigny-sur-Nère après l'abandon du moteur F1 par Renault

Mecachrome va cesser de produire le moteur pour le programme F1 de Renault

Publié : 30 septembre 2024 à 18h14 par Bastien Bougeard

La direction de Renault a validé ce lundi 30 septembre la fin de la conception du moteur pour la Formule 1. Une décision qui impacte le site Mecachrome à Aubigny-sur-Nère. Depuis 1977, une trentaine de salariés y participaient à sa conception.

C'est un moteur qui faisait la fierté de Mecahcrome à Aubigny-sur-Nère. Depuis 1977, une trentaine de salariés berrichons se consacraient à la confection et à l'assemblage de "l'unité de puissance" de Renault pour la Formule 1, élite mondiale du sport automobile. Une histoire d'amour et d'engagement, longue de près d'un demi-siècle donc, qui a pris fin ce lundi 30 septembre après l'annonce par la marque au losange de stopper la mise au point des moteurs pour cette discipine aussi prestigieuse qu'exigeante.

Près d'un demi-siècle de partenariat

Le coup est dur. À la hauteur du choc qu'avait suscité l'annonce du groupe automobile en juillet dernier d'abandonner la conception du moteur. "Quand je me baladais dans les rues ou sur le marché d'Aubigny-sur-Nère, les anciens de Mecachrome me parlaient de ce sujet, il y avait une réelle inquiétude" souligne Stéphane Carré, délégué syndical Force Ouvrière au sein de l'usine. Ce moteur F1 a fait la réputation du site berrichon. "Depuis 1977, nous avons toujours accompagné Renault, nous avons notamment motorisé l'équipe Benetton" souligne Stéphane Carré.

La visite d'Esteban Ocon

Au rayon des souvenirs, le salarié se souvient notamment de la venue d'Esteban Ocon. L'Ébroïcien, pilote Alpine jusqu'à la fin de la saison, avait visité le site d'Aubigny-sur-Nère "pour voir où et comment était conçu le moteur de sa monoplace". Plusieurs vainqueurs de grands prix se sont succédé devant les chaînes de fabrication albiniennes. En tant que motoriste, Renault a collectionné les titres des champions du monde comme en 2005 et 2006, en son nom propre.

Une belle série de titres mondiaux

Les années 90 résonnent particulièrement pour le site du Cher : le moteur "maison" était fourni aux écuries Williams et Benetton, qui se sont adjugé le titre mondial constructeur entre 1992 et 1997. Puis, plus récemment, avec Red Bull : l'écurie autrichienne, alors motorisée par la marque au losange a remporté quatre championnats consécutifs entre 2010 et 2013. "Pour tous ces titres, toutes ces réussites, nous étions partenaires" rappelle Stéphane Carré, qui n'hésite pas à évoquer "la fin d'une époque".