"La Gironde est dévastée par le feu, la Sologne est tout autant menacée !"
21 juillet 2022 à 19h16 par Nicolas Terrien
C’est le cri d’alarme lancé par plusieurs personnalités à travers une tribune publiée ce jeudi 21 juillet. In fine, elles demandent à Elisabeth Borne d’interdire purement et simplement l’engrillagement en Sologne.
"Que se passera-t-il le jour où l’intervention urgente des pompiers sera freinée par les grillages dans leur combat contre l’incendie ? Quand des milliers d’animaux, emprisonnés, seront brulés vifs dans ces prisons ?" : autant de questions posées par plusieurs personnalités qui figurent parmi les premiers signataires d'une tribune, dont François Bonneau, président du Conseil régional de Centre-Val-de-Loire, le réalisateur Nicolas Vanier, l’acteur François Cluzet et le député du Cher François Cormier-Bouligeon. Alors qu’on aligne les records de chaleur qui alimentent les sécheresses et qui embrasent les forêts, tous s’inquiètent des projections du GIEC, dont celles de Jean-Luc Dupuyn -chercheur à l’IRAE- mettant en garde le 28 juin face à un risque d'incendies qui vont s’étendre, et "augmenter... notamment dans les régions Pays-de-la-Loire et Centre-Val-de-Loire où l’on va assister à une hausse significative des incendies dans le futur". Pour les défenseurs d’un territoire ouvert, il devient donc "urgent de stopper son engrillagement qui fait chaque jour davantage de la forêt solognote une prison !".
Les propriétés de chasse dans le viseur
En Sologne, on compterait aujourd’hui 4 000 kilomètres de clôture, avec des espaces fermés pouvant aller jusqu’à 4 000 hectares. Selon les signataires, cet engrillagement "principalement lié à l’horrible et intolérable pratique de la chasse en enclos, prend au piège les animaux et défigure la nature". Au passage, ils dénoncent aussi les risques sanitaires, comme la peste porcine, augmentés par l’importation de gibier dans ces enclos. "Comment regarder ailleurs quand notre forêt se meurt, que nos plus beaux paysages sont ainsi mutilés ?". Un rapport interministériel sur le sujet datant de 2020 préconisait des mesures fortes : "Il est jusqu’à aujourd’hui resté lettre morte". Aujourd’hui, la justice vient de donner raison à la région Centre-Val-de-Loire qui a décidé de fixer des limites à ces clôtures. "Nous en appelons à Madame la Première Ministre pour que, sans délai, soit interdit cet engrillagement porteur de menaces si violentes pour la Sologne". De nouvelles actions sont prévues en septembre.