Le Mans : ce sera le stade "Marie-Marvingt"

Les gradins du grand stade du Mans

Publié : 27 juillet 2022 à 12h56 par Emilien Borderie / crédit photo : Jonathan Lateur

Après s’être appelée durant dix ans "MMArena", la grande arène footballistique mancelle va prendre le nom d’une figure aussi illustre que méconnue, par ailleurs féministe avant l’heure : Marie Marvingt.

Il fallait y penser : en optant pour Marie Marvingt, l’ex "MMArena" sera bien rebaptisé suite au désengagement financier de la compagnie d’assurance qui versait un million d’euros chaque année depuis dix ans à l’exploitant, mais en conservant ses initiales et en adressant un joli clin d’œil à l’histoire du féminisme. Née en 1875 dans le Cantal, morte à l’âge de 88 ans près de Nancy -où un gymnase porte d’ailleurs déjà son nom-, Marie Marvingt ne peut que susciter l’étonnement et l’admiration : à ce jour femme la plus décorée de France, elle n’aura eu de cesse de s’imposer dans de multiples disciplines -et pas seulement sportives- malgré les interdictions sociales et l’hostilité masculine.

Femme dans un monde d'hommes

Diplômée en droit, en lettres, en médecine et parlant pas moins de cinq langues, Marie Marvingt fut successivement patineuse de vitesse, nageuse, skieuse, bobeuse, escrimeuse, alpiniste, cycliste, cavalière, aérostière, pilote de course automobile mais aussi infirmière de guerre, aviatrice militaire, journaliste et conférencière... Deux anecdotes résument le personnage : durant le premier conflit mondial, c’est en se déguisant en homme qu’elle a pu combattre sur le front jusqu’à se faire démasquer. Plus "léger" : en 1908, elle a participé officieusement au Tour de France, qu’elle a terminé, en s’élançant chaque jour quelques minutes après les hommes et en suivant exactement le même tracé !

Marie Marvingt

Beaucoup de sports, mais pas le foot

C’est en tant que pensionnaire d’un hospice de Meurthe-et-Moselle qu’est morte Marie Marvingt, en 1961, appauvrie et dans l’anonymat. Deux ans plus tôt, elle avait obtenu son brevet de pilote d’hélicoptère, ce qui lui avait permis de prendre les commandes -à 85 ans donc- du premier appareil à réaction du monde ! Bel hommage que celui que lui rendent aujourd’hui la communauté urbaine du Mans et la société Le Mans Stadium au nom du sport, de l’engagement et de la conviction, même si l’intéressée n’a jamais eu a priori aucune attache avec la capitale sarthoise et que le football aura été l’une des rares disciplines -encore éminemment masculine- auxquelles elle n’a pas goûté.

"Accompagner le rayonnement du sport féminin"

"À l’heure où il est nécessaire d'accompagner le rayonnement du sport féminin, à la veille des Jeux olympiques de Paris et au moment de ces étapes de visibilité importantes qui médiatisent le Tour de France femmes et l’Euro de football féminin, Le Mans s’engage sur la reconnaissance des femmes sportives et de leurs talents. Marie Marvingt, pionnière de l'aviation, inventrice, sportive, alpiniste, infirmière et journaliste française, est une figure illustre et une femme qui a traversé le XXème siècle en étant de tous les combats, de toutes les guerres, de toutes les mobilisations. Son nom porte une nouvelle ambition pour le stade du Mans. Au moment où l’équipe féminine de Le Mans FC s’est installée en deuxième division, ce choix traduit une réelle connexion avec les projets du territoire" explique Stéphane Le Foll, maire du Mans.

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