Le Mans : une agression homophobe en marge de la Pride

Comme de nombreux participants à la Marche des Fiertés, Enzo s’est rendu au parc du Gué-de-Maulny ce samedi 5 juillet pour prolonger les célébrations. Le festival d’arts urbains "Plein Champ" s’y déroulait en même temps. "Alors que nous nous promenions tranquillement avec un groupe d’amis, trois personnes nous ont lancé des insultes homophobes une fois qu’elles nous ont dépassés. On nous a notamment traité de sales pédés" raconte le garçon de 20 ans. Il répond à cette provocation, et une première altercation éclate avec l’un des individus.

Un passage à tabac

Environ trente minutes plus tard, le groupe revient, cette fois accompagné de renforts. "J’ai vu arriver entre vingt et vingt-cinq personnes. Un jeune homme m’a sauté dessus et a commencé à me frapper. Je me suis défendu, mais trois autres l’ont rejoint. Ils m’ont mis à terre et m’ont donné des coups de poing à la tête et dans le dos" décrit Enzo. Ses amis tentent de faire fuir les agresseurs en leur jetant de la bière et en criant. Finalement, le service de sécurité intervient pour mettre fin à l’agression.

Des blessures sérieuses

Quarante-huit heures après les faits, Enzo porte encore les stigmates de l’attaque. "J’ai une belle balafre sous le sourcil, des coups au menton et au nez. Mon visage a bien gonflé et j’ai très mal au dos..." détaille celui qui était simplement venu revendiquer le droit d’être lui-même. "C’est certain que cette journée a énervé certaines personnes, et cela a pu mener à ce passage à l’acte. Quoi qu’il en soit, je suis prêt à remettre des crop-tops et à agiter le drapeau arc-en-ciel" conclut-il avec fierté.

Réaction de la mairie

Dans un communiqué publié au surlendemain des faits, le maire du Mans, Stéphane Le Foll, salue "la réactivité des agents de sécurité et des forces de police, qui ont immédiatement procédé à l’interpellation de l’auteur des faits, placé en garde à vue". Il dénonce des "actes intolérables" et affirme son soutien à la victime, tout en rappelant que la ville et ses élus "seront toujours aux côtés des associations et de la communauté LGBTQIA+".

Pas un acte isolé

Coorganisatrice de la Marche des Fiertés, l’association Homogène réclame "une réponse ferme des autorités" et appelle à "une mobilisation citoyenne contre toutes les formes de violences LGBTphobes". Selon le centre LGBTI+ de la Sarthe, d’autres incidents ont été signalés au cours de la journée, notamment des arrachages de drapeaux et des insultes verbales à l’encontre de participants.