Le vendômois en 2022 vu par Laurent Brillard
Publié : 18 janvier 2022 à 16h09 par Nicolas Terrien
Laurent Brillard, maire de Vendôme et président de la communauté d’agglomération "Territoires Vendômois" passe en revue les projets de son territoire. En ce tout début d'année 2022, il expose également ses points de vue sur la politique nationale et locale. Entretien.
Sweet FM : Comment votre collectivité fait-elle face à cette cinquième vague de Covid-19 ?
Laurent Brillard : Comme tout le monde, nous tentons de nous adapter au mieux. Nous avons dû relancer un centre de vaccination plus grand que celui de Satecno qui s’était arrêté progressivement. Nous avons donc investi un site privé (l’ancienne école Notre-Dame, ndlr). En revanche, c’est très compliqué dans les écoles, surtout quand le protocole change constamment, et qu’on en découvre un nouveau chaque jour. Cela ne rend pas les choses simples.
Faites-vous partie de ces élus qui, à l’instar de l’Association des Maires de Loir-et-Cher, réclament plus de clarté sur le sujet ?
Je mets de côté la politique partisane quand il s’agit d’améliorer le quotidien des gens, surtout dans une période compliquée. Là, il s’agit d’assumer la sécurité des enfants, en plus de leur éducation. Effectivement, quand le protocole vient à changer trop souvent, on ne parvient plus à comprendre. Et puis ensuite, c’est l’incompréhension des personnels, des parents... Il faut faire attention. Depuis le début de la crise, nous avons accepté de recevoir un protocole de l’Education nationale qui arrive le dimanche à 17h avant la reprise le lendemain à 8h. On l’assume, mais trois fois par semaine, c’est trop ! D’autant qu’on y perd en efficacité, puisqu’on ne s’y retrouve plus. On risque en plus de faire des bêtises ou des choses inadaptées, et que plus personne n’y adhère.
Assurer les services auprès du public : cela a été une difficulté en 2021 ?
Oui, même après 2020. Il faut l’avouer : en 2021, nous pensions qu’on serait débarrassé de ce virus. Cela n’a pas été le cas et cela ne l’est toujours pas. Il a donc été difficile de faire fonctionner et de garantir les services publics de qualité à nos concitoyens. Parfois, la crise nous a empêchés de les mettre en place. Certaines mesures ont été compliquées dans les ERP, les établissements recevant du public, comme des fermetures au public ou des restrictions, tout en assurant malgré tout un service aux gens.
Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de cette année 2021 à Vendôme et sur les Territoires Vendômois ?
Malgré les difficultés, nous sommes restés mobilisés. Même entre élus, les échanges étaient moins simples, mais nous avons continué à travailler ensemble, notamment sur le PLUIH... Les projets ont avancé, même si ce n’était pas au rythme que le maire-président que je suis souhaiterait. Il aura fallu des adaptations permanentes pour trouver des solutions efficaces qui permettent d’appliquer nos engagements.
Où en est-on de l’implantation progressive de Vuitton à Vendôme ?
Le deuxième site de Vuitton est terminé (près de la gare TGV, après l’installation dans le bâtiment Rochambeau en centre-ville, ndlr). Ils sont d’ailleurs en cours de recrutement sur ce nouvel atelier. Ce sont 350 emplois qui sont prévus.
On parle d’un troisième projet Vuitton sur votre territoire...
(Rires) Moi, je n’ai rien dit ! Nous avons toujours des échanges avec eux, comme avec toutes les entreprises. Nous sommes toujours à l’écoute des projets susceptibles de dynamiser notre territoire, et même ceux des entreprises plus modestes qui forment notre tissu économique vendômois. Malgré la crise, cette dynamique se confirme. Je remercie les dirigeants des entreprises et leurs salariés qui ont tenu bon. De même que nos services qui n’ont jamais perdu le contact avec eux.
Le vendômois s’enorgueillit d’un des taux de chômage les plus bas de la région Centre-Val-de-Loire. Comment l’expliquez-vous ?
Il faut être très modeste avec cela. Ce n’est pas le maire-président et ses collègues qui créent l’emploi. Nous nous contentons d’être un terreau fertile pour le développement des entreprises, et que les gens puissent y trouver un emploi et s’épanouir sur le plan professionnel.
Quels vont être les grands projets du vendômois en 2022 ?
Sur la ville de Vendôme, nous allons poursuivre les travaux sur le Faubourg Chartrain. La phase de concertation se poursuit. Elle est longue, mais elle est nécessaire. En fin d’année, le projet sera finalisé. Je rappelle qu’il s’agit de réhabiliter complètement cette artère majeure de la ville. La circulation sera revue de manière intermodale, avec aussi de la végétalisation. Les travaux débuteront en 2023.
Il y a aussi le parc Ronsard en cœur de ville qui sera en travaux à partir de septembre 2022. Une partie des arbres malades sera abattue. A chaque gros coup de vent, nous appréhendons que des branches ne tombent sur quelqu’un. Des arbres seront replantés, les allées seront redessinées et un nouveau jeu sera installé pour les enfants. Nous avons aussi un projet de construction d’un réseau de chaleur urbain sur la zone des Grands-Prés. Il y aura également d’importants travaux de sécurisation et de revalorisation des abords du château de Vendôme.
Soutenez-vous une candidature pour l’élection présidentielle ?
J’ai ma carte à l’UDI, derrière Jean-Christophe Lagarde. L’UDI est en train de réfléchir pour soutenir Valérie Pécresse. Nous verrons dans les semaines qui viennent. C’est une élection cruciale qui est un peu biaisée par le contexte sanitaire qui limite les rencontres avec les citoyens.
Des candidats ont certainement déjà sollicité votre parrainage... Allez-vous le donner à quelqu’un ? Si oui, à qui ?
Je reçois des sollicitations de tous les partis, voire même de particuliers qui s’improvisent candidat... Mais pour l’instant, je n’ai pas donné de parrainage. A voir... Je verrai selon qui, selon quoi...
Des élections législatives suivront. Pascal Brindeau sera vraisemblablement candidat à sa succession...
Il a tout mon soutien. Je connais le député, et je connais l’homme. C'est quelqu’un qui travaille beaucoup, qui comprend bien les choses et qui connaît son territoire. Pascal n’a jamais oublié le vendômois qu’il parcourt. De plus, j’assume parfaitement le duo que nous formons. Ensemble, nous faisons avancer les projets au service de l’intérêt général. Qu’il y ait une entente entre un député, un président de Conseil départemental et un maire président d‘agglo, c’est le billet gagnant et c’est le citoyen qui y gagne.
Effectivement, Philippe Gouet qui préside le Conseil départemental de Loir-et-Cher depuis juillet 2021 est Vendômois. Quel regard portez-vous sur ces six premiers mois ?
D’abord, il serait bon de ramener de la sérénité et de travailler dans l’intérêt du département. Il y a les querelles, ce qui est normal, on ne peut jamais être totalement d’accord. Mais il y a un travail de fond qui est mené, avec des commissions permanentes et des sessions qui se passent bien, avec aussi des votes à l’unanimité. Après, on parle des alliances... Les oppositions en font de belles aussi. A l’installation en juillet, j’ai vu des gens aux appartenances politiques très différentes. Comment reprocher à la majorité de le faire également ? A présent, il faut ramener de la sérénité dans les débats.