Aussi étonnant soit-il, les cadavres des bovins abattus par centaines le 12 décembre suite à des cas de dermatose nodulaires détectés dans l'Ariège ont parcouru plus de 700 kilomètres à bord de camions afin d'être détruits par le feu dans l'usine d'équarissage exploitée par le groupe Atemax à Saint-Langis-lès-Mortagne. Et ce, "dans le strict respect du protocole sanitaire en vigueur" souligne la préfecture du Calvados, qui adresse un communiqué spécifique à quelques heures de Noël.

88 tonnes de carcasses de bovins

Après avoir selon toute vraisemblance effectué leurs derniers kilomètres à travers l'Indre-et-Loire et la Sarthe, quatre poids-lourds sont donc arrivés dans la campagne percheronne le 16 décembre pour décharger un total de 88 tonnes de carcasses dans l'usine qui a "une grande habitude de traiter les cadavres d’animaux touchées par des épidémies, comme encore récemment avec la grippe aviaire" rappellent les services de l'Etat, désireux de faire preuve de "transparence".

Véhicules désinfectés et désinsectisés

Y a-t-il un risque de contamination durant le transport ? "Non, car sur le site de départ, après désinfection, les cadavres de bovins et les véhicules de transport sont systématiquement désinsectisés, à  plusieurs reprises, selon des procédures encadrées réalisées par les services de l’État" assure-t-on en précisant que "les bennes utilisées pour le transport sont elles-mêmes agréées, fermées durant tout le trajet, et étanches jusqu'à leur déchargement à l’usine".

Animaux immédiatement incinérés

Y a-t-il un risque de contamination sur le site d’équarrissage ? "Non, car à réception des véhicules, la société Atemax incinère immédiatement les animaux, étant rappelé que l’équarrissage est une activité strictement réglementée, que les carcasses ne présentent pas de risque sanitaire, les mouches piqueuses et les taons ne sont pas attirés par les bêtes mortes puisque ces insectes se nourrissent uniquement sur des animaux vivants, à sang chaud, dégageant du CO2".

Pas de "contamination de rebond"

"Aucun foyer n’est apparu aux alentours d’autres centres d’équarrissage qui ont traité de manière similaire des délestages de cadavres de bovins comme dans l’usine d’Etreux, dans l’Aisne, qui a traité les animaux contaminés de Savoie et de Haute-Savoie" affirment les pouvoirs publics, selon qui "jamais une contamination de rebond n’a été constatée" y compris pour des maladies hautement contagieuses au cours des dernières années chez Atemax.

L'acheminement des carcasses de bovins pyrénéens jusqu'en Normandie s'explique essentiellement par les blocages mis en place par le syndicat agricole Coordination Rurale sur les accès aux centres d'équarissage situés localement et habituellement sollicités. Notamment celui qu'exploite le groupe Atemax sur la commune de Haut-Mauco.