Mosquée d’Allonnes : la ville affirme n’avoir eu "aucun signal d’alerte"

La ville d'Allonnes communique

Publié : 2 novembre 2021 à 11h46 par Emilien Borderie

Réagissant à la fermeture administrative de la mosquée de la rue Charles-Gounod pour des motifs relevant de l’apologie du terrorisme, la municipalité d’Allonnes, qui emploie l’un des responsables du lieu de culte, réaffirme son attachement aux valeurs de la République et assure qu’elle n’avait eu "aucun signal d’alerte".

Jusque-là très peu loquaces sur le sujet, les élus de la ville d’Allonnes publient, ce jeudi 28 octobre, un communiqué de presse dans lequel ils dénoncent notamment "l’ambiance anxiogène" créée dans la commune et "la stigmatisation vécue par la population musulmane et plus largement par tous les habitants" depuis que la préfecture de la Sarthe a ordonné la fermeture, pour six mois, de la mosquée de la rue Charles-Gounod.

La présomption d'innocence

Pourquoi n’avoir pas réagi plus tôt aux accusations d’activités relevant de l’apologie du terrorisme islamiste ? "Faute d’éléments d’appréciation" et "attachés à la présomption d’innocence", les responsables de la ville d’Allonnes répondent qu’ils n’ont "pas voulu mêler leur voix à cette tempête médiatique"… d’autant qu’un des gestionnaires de la mosquée se trouve être, par ailleurs, salarié de la municipalité.

Pas de réaction de l'Etat

Dans son communiqué, la collectivité relève que certains faits évoqués par la préfecture de la Sarthe remontent à 2015 -des prêches au cours desquels on se serait félicité de la tuerie de Charlie Hebdo- et s’étonne de "n’avoir eu aucun signal d’alerte aussi bien en local, que des services de l’Etat" à ce titre : "Laisser perdurer des activités remettant en cause les règles de notre République nous laisse interrogateurs" lit-on.

Que justice soit faite

La ville d’Allonnes demande "que la lumière soit faite sur cette affaire avec transparence en respectant les droits humains" et appelle à ce que "la justice fasse son travail à la hauteur des faits s’ils sont avérés" tout en émettant des doutes sur la démarche : "des noms et des accusations sont cités dans l’arrêté préfectoral or nous nous interrogeons sur le fait qu’à notre connaissance, personne n’ait été entendu par la justice à ce jour".