Néonicotinoïdes : "Ça décime très vite les ruchers"

Néonicotinoïdes : « ça décime très vite les ruchers »

3 février 2023 à 16h06 par Clément Rohée

Pour les défenseurs de l’environnement, notamment les apiculteurs, l’interdiction des néonicotinoïdes en France est une très bonne nouvelle. Les abeilles font partie des principales victimes de ces insecticides.

La France rentre dans les clous de la législation européenne. Jusqu’ici, une dérogation était en vigueur pour permettre aux cultivateurs français, de betterave sucrière notamment, d’utiliser des néonicotinoïdes. Cela permettait de lutter contre la jaunisse de la betterave. Le 23 janvier, le gouvernement a annoncé la fin de cette exception. "C’est une bonne nouvelle parce que c’est un produit dangereux" réagit Julien Hamelin, apiculteur professionnel à Cherré. Selon lui, le problème des néonicotinoïdes, c’est la forte rémanence du produit, c’est-à-dire sa persistance. "Nous, les apiculteurs, la betterave, on s’en fiche. Les abeilles n’y vont pas. Mais le souci concerne les prochaines cultures. Si le champ est mis en jachère trois ou quatre ans plus tard, les fleurs que les insectes vont butiner seront imprégnées des produits encore présent dans le sol" explique Julien Hamelin.

"On préserve les insectes en général"

"L’abeille domestique n’est responsable que de 15% de la pollinisation. Le reste, ce sont les insectes sauvages" explique Emmanuel Gaceus, éducateur à l’environnement au sein de l’association Grain de pollen 72, basée à Beillé. Lui aussi accueille avec bonheur la nouvelle concernant la fin de la dérogation française pour l’utilisation des néonicotinoïdes. "Quand on interdit l’utilisation d’un insecticide sur la betterave, on préserve l’abeille domestique, bien sûr, mais on préserve les insectes en général. Leur rôle est très important pour l’équilibre de la nature" souligne Emmanuel Gaceus. Si les défenseurs de l’environnement sont heureux, les cultivateurs de betterave eux font la grimace. Ils ont tout de même obtenu un délai pour se mettre en conformité. La fin total de l’utilisation des néonicotinoïdes en France devrait être effective pour la saison 2024.

Julien Hamelin, apiculteur à Cherré :