Bars et restaurants fermés : "On comptera les morts à la fin de la guerre"

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Publié : 8 janvier 2021 à 14h45 par Clément Rohée

Le gouvernement l'a confirmé : pour limiter la propagation du Covid-19, bars et restaurants ne pourront pas rouvrir avant la mi-février, au moins. En Normandie, l'Umih craint "une catastrophe à la réouverture".

"Malheureusement comme on dit : on comptera les morts à la fin de la guerre. C’est-à-dire que le jour où l’on va pouvoir rouvrir, on verra ceux qui resteront fermés !" lance Philippe Lefèvre, le président de l’Umih en Normandie, l’Union des métiers et des industries hôtelières. De leur côté, les gérants de bars, restaurants, hôtels ou encore discothèques, rongent leur frein. D’autant plus depuis ce jeudi 7 janvier et l’annonce du gouvernement de laisser les établissements fermés au moins jusqu’à la mi-février. "Les bras commencent à tomber parce que quand vous êtes à même de vous dire que vous allez pouvoir rouvrir, et bien non, on repousse encore l’échéance..." se désespère Philippe Lefèvre.

20 à 25% de fermetures

Selon les chiffres estimés et livrés par l’Umih, environ 20 à 25% des établissements de France risquent de ne pas pouvoir relever le rideau au moment où ils pourront de nouveau accueillir des clients. "On voit déjà un certain nombre de professionnels qui aujourd’hui sont obligés d’aller travailler dans des secteurs autres pour nourrir leurs familles ! On l’a vu au moment de Noël, quand quelques uns sont allés chez Amazon pour pouvoir se dégager un salaire" explique Philippe Lefèvre.

Philippe Lefèvre

Pas de resto pour les ouvriers

Cette fermeture des restaurants pèse aussi sur les ouvriers. N’ayant pas d’abris, certains sont parfois obligés de manger le midi sur les chantiers. Pour remédier à cela, l’Etat a proposé d’ouvrir des salles polyvalentes dans certaines communes afin que les travailleurs puissent se mettre au chaud. Mais l’Umih ne comprend pas pourquoi il n’est pas mis en place le même protocole que pour les restaurants routiers : certains peuvent accueillir des chauffeurs sur présentation d’une carte professionnelle. "Les ouvriers du bâtiment ont tous une carte ! Et dans les salles des fêtes, où est la distanciation ? Dans nos établissements, on sait le faire, on l’a montré entre les deux confinements ! C’est assez grossier !" enrage Philippe Lefèvre.

Philippe Lefèvre