Collèges : "un protocole sanitaire inapplicable"

SWEET FM
Le protocole sanitaire renforcé peine à se faire respecter dans les collèges
Crédit : Nicolas Terrien

6 novembre 2020 à 10h23 par Nicolas Terrien

Plus de la moitié des enseignants du collège Joseph-Paul-Boncour, à Saint-Aignan-sur-Cher, étaient en grève ce jeudi 5 novembre. Exposé des griefs, entre revendications et lassitude...

Gros coup de fatigue chez les profs. La rentrée de lundi dernier leur a fait vivre une cérémonie d’hommage à Samuel Paty que beaucoup ont déploré au rabais, compte-tenu de l’émotion que cet assassinat a suscité dans le corps enseignant. Et puis est arrivé ce protocole sanitaire renforcé depuis le reconfinement général, condition sine qua non pour laisser les établissements ouverts et ainsi assurer le fonctionnement de la vie économique. C’est peut-être ce qui explique ce blues des profs, et cette démarche spontanée, hors de tout appel syndical, lancé par le collège de Saint-Aignan-sur-Cher : "Une grande partie du personnel" était en grève ce jeudi, "dont 50% des enseignants" pour "exprimer leur mécontentement vis-à-vis de l’institution" explique Claire Petrelli, professeure de mathématiques.

Un protocole illusoire

"C’est une hypocrisie !" dénonce de son côté Laëtitia Moltini : "Des mesures empêchent le brassage des élèves, donc le travail en groupe, ce qui nuit aux enseignements, pourtant, nos élèves sont brassés en permanence dans la cour, dans le car, à la sortie du collège...". La professeure de lettres poursuit : "Nous manquons de moyens. Nos agents ne sont pas suffisamment nombreux pour désinfecter les locaux, et nous ne disposons que de cinq surveillants pour veiller au respect de ces mesures". Un manifeste intitulé "Ras le bol !" est relayé par les enseignants du collège, remontés comme leurs collègues du collège Gaston-Jollet, à Salbris, qui eux aussi étaient en grève ce jeudi : "Nous réclamons que le ministère, le rectorat et le département décrètent un protocole cohérent et applicable, et des moyens réels pour le mettre en place !".

Laëtitia Moltini