Commerce : face à la concurrence du web, Auchan finance le rond-point

Quand Auchan finance... un carrefour. Ou plus précisément, un rond-point, celui dit "de l’Océane", où convergent l’accès aux échangeurs des autoroutes A11 et A28, la D338 qui relie Alençon au Mans mais aussi l’entrée à l’une des plus grandes zones commerciales de la région. D’importants travaux sont en cours dans ce lieu où sont comptabilisés pas moins de 50 000 véhicules par jour, propice aux embouteillages : "On est en train de percer deux tunnels pour passer sous le giratoire, de manière à ce que les usagers qui n’ont pas besoin de bifurquer dans le secteur puissent filer tout droit et ne pas générer de congestion" explique Frédéric Beauchef, vice-président du Conseil départemental de la Sarthe, en charge des dossiers routiers.

Face à internet, gagner en fluidité

Coût total de l’opération : un peu plus de sept millions et demi d’euros. De l’argent public, mais pas que : "On contribue à ce chantier à hauteur de 300 000 euros" fait savoir Eric Briant, directeur de l’hypermarché Auchan situé juste à côté, en soulignant que "cette somme n’est pas anecdotique compte tenu du chiffre d’affaire qui est le nôtre". Les affaires, justement... "Internet est train de redistribuer les cartes au niveau du temps de courses, donc ce qui était acceptable il y a quelques années, d’attendre dans le magasin, d’attendre pour arriver au magasin, n’est plus acceptable maintenant. Le commerce en ligne, c’est facile, c’est tout de suite, et on doit s’adapter à ça, c’est pour cette raison qu’on a un intérêt à participer à cet investissement" explique le patron.

Eric Briant, directeur hypermarché Auchan

Toute la zone devrait en profiter

Au-delà de l’hypermarché Auchan -qui a beaucoup augmenté sa surface de vente et son offre de stationnement automobile ces dernières années-, d’autres structures profiteront du giratoire réaménagé : "Il y aura des retombées positives pour le centre commercial, mais aussi toutes les entreprises qui sont autour, sur cette zone nord à vocation régionale qui draine une clientèle qui vient parfois d’assez loin" argumente Eric Briant, en appuyant son propos sur le fait que "le samedi, sur le parking, on a bien souvent des plaques d’immatriculation de quatre départements différents". Pas pour déplaire aux élus : "On se félicite de ce partenariat public-privé, tout le monde s’y retrouve !" conclut Frédéric Beauchef.