Confinement : la librairie "Bulle" entre en résistance

SWEET FM
Rassemblement ce vendredi matin devant la librairie "Bulle" au Mans
Crédit : Noëlline Garon

30 octobre 2020 à 20h07 par Noëlline Garon

Au Mans, la librairie "Bulle" a ouvert ses portes ce vendredi matin, comme d'habitude. Faisant fi du confinement. Le gérant réagit ainsi à l'autorisation d'ouverture accordée aux FNAC : "C'est d'une injustice révoltante !" dénonce Samuel Chauveau.

En raison du "reconfinement", toutes les librairies de France sont sommées, depuis ce vendredi 30 octobre et jusqu'à nouvel ordre, de baisser le rideau. Toutes ? Non ! En centre-ville du Mans, "Bulle" a ouvert comme si de rien n'était. Le gérant de cette enseigne indépendante et familiale, spécialiste de la bande dessinée depuis bientôt quatre décennies, avait appelé à un rassemblement devant son commerce à 10h pour dénoncer la consigne de fermeture... alors qu’à quelques mètres, la FNAC, elle, a le droit d’accueillir la clientèle : "Si vous trouvez que c’est normal qu’on puisse acheter des bouquins dans cette enseigne, parce qu’on y vend aussi du matériel informatique... Moi je peux vous dire : je viens d’acheter cinquante boîtes de conserves et du PQ, je deviens donc un commerce de première nécessité et je mets tout ça en vitrine ! C’est l’injustice que nous, libraires indépendants, soyons les seuls à ne pas pouvoir vendre de livres. C’est révoltant !" s'énerve Samuel Chauveau.

Samuel Chauveau

"Jusqu’au moment où on viendra nous faire fermer !"

Samuel Chauveau assume son choix et compte tenir bon : "J’irai jusqu’au bout, jusqu’au moment où on viendra nous faire fermer. Parce que le métier de libraire c’est d’avoir des convictions et de faire bouger les choses. Et j’espère que on ne sera pas les seuls !". Devant son magasin de la rue de la Barillerie, d’autres représentants de la profession s'étaient joints à lui ce vendredi : Gwendal Oulès, en voisin, gérant de "Récréalivres", est solidaire... même s'il est resté fermé, lui. Il y avait aussi Christophe Pluquet, disquaire dans la rue Nationale : "Je suis fermé, la FNAC est ouverte. Moi je ne peux pas vendre de produits alors que ces mois sont importants pour la filière, on défend les labels, les artistes qui ne peuvent plus faire de concerts, ce n'est pas normal..." se lamente-t-il.

Samuel Chauveau