Covid-19 : "Celui qui est privé de liberté, c’est celui qui est en réanimation avec un tube dans la trachée"

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Crédit : Adobe Stock

22 octobre 2020 à 22h51 par Corentin Allain

Au fil des jours, il voit son service se remplir de manière inquiétante. Le professeur Jean-Louis Gérard, coordonnateur du pôle anesthésie-réanimation au CHU de Caen, se dit révolté par le discours tenu par les anti-masque.

Comme un peu partout en France, les indicateurs de l’épidémie de Covid-19 s’envolent en Normandie : hausse des hospitalisations, des admissions en réanimation, du taux d’incidence... Ce dernier a grimpé de 40% en une semaine pour atteindre 180 (tests positifs pour 100 000 habitants). "Cette montée de l’incidence va se traduire mécaniquement par des hospitalisations supplémentaires dans une quinzaine de jours" estime Thomas Deroche, directeur général de l’Agence régionale de santé de Normandie.

Un spécialiste révolté

Actuellement, "le taux d’occupation des lits de réanimation est de 29% dans la région" détaille l’ARS, et dans les CHU de Caen et Rouen, on s’attend à voir ce chiffre encore augmenter. D’où l’agacement de certains spécialistes face aux propos des anti-masque : "Quand parfois j’entends certains discours sur la privation de liberté, ça me révolte" s’emporte le professeur Jean-Louis Gérard, coordonnateur du pôle anesthésie-réanimation au CHU de Caen, "parce que celui qui est privé de liberté, c’est celui qui est en réanimation avec un tube dans la trachée et un respirateur à côté".

Jean-Louis Gérard