De l'Orne aux Grandes Ecoles : quand la ruralité est un frein aux études brillantes
Publié : 1er février 2021 à 12h33 par Corentin Allain
Elle n'a que quelques mois d'existence. L'association "De l'Orne aux Grandes Ecoles" vise, comme son nom l'indique, à convaincre les bacheliers du département de ne pas s'interdire, s'ils en ont le niveau, de tenter les cursus les plus prestigieux.
Jusqu’à preuve du contraire, une bonne note est une bonne note... Pourtant, force est de constater que les lycéens qui ont obtenu leur bac loin d’une métropole sont statistiquement sous représentés dans certains cursus qui mènent à des diplômes prestigieux, comme si la simple origine rurale était un frein pour accéder à l’élite. C’est tout le combat de l’association "De l’Orne aux Grandes Ecoles" née il y a moins d’un an. "Il y a d’abord un facteur économique : aller dans une grande ville, prendre un appartement, ça peut coûter cher" explique Aurélien Demarthe, co-président, et en deuxième année à Sciences-Po Paris. "Mais il y a aussi un problème d’information. Quand on est dans un lycée rural, aller dans une grande école, ça ne va pas de soi" poursuit le jeune homme originaire de Randonnai.
Combattre le manque de confiance en soi
L’autre gros enjeu pour la trentaine d’adhérents de l’association, c’est de combattre l’auto-censure. "C'est pas pour moi, je n'y arriverai pas" : voilà "la phrase qu’on entend tout le temps" se désole Aurélien Demarthe. "Cela veut dire que même lorsque les élèves ont l’envie et les capacités de se lancer, certains ont ce blocage, qui est très puissant" explique l’Ornais. Parmi les actions envisagées par le collectif, des interventions dans les lycées, "pour susciter, pourquoi pas de l’ambition, parce que c’est cela qui est important". C’est d’ailleurs cette ambition qui a permis à ses membres, dont d’anciens élèves du lycée Napoléon à L’Aigle, ou du lycée Alain à Alençon, de partir à l’assaut des diplômes les plus prestigieux.