Dominique Le Mèner : pour une application pragmatique des 80 km/h
Publié : 10 octobre 2019 à 8h30 par Emilien Borderie
L'abaissement de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale sur les routes secondaires fait réagir le président du Conseil départemental de la Sarthe. S'il assure partager la volonté gouvernementale, Dominique Le Mèner souhaite néanmoins une application au cas par cas.
Le gouvernement l’a confirmé le 18 janvier dernier : la vitesse maximale sera réduite de 90 à 80 km/h dès le 1er juillet sur toutes les routes à double sens et sans séparateur central qui composent le réseau secondaire français. Depuis, les motards manifestent pratiquement tous les week-ends, on se déchaîne sur les réseaux sociaux, le sujet alimente toutes les conversations entre amis ou collègues… et les élus locaux prennent position : "On partage pleinement les objectifs recherchés par le gouvernement de diminution de la mortalité routière et de la gravité des accidents. Mais l’application uniforme de cette initiative, telle qu’elle semble devoir être mise en œuvre, pose problème" fait officiellement savoir Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental de la Sarthe.
L'alternative en transport collectif n'existe pas toujours
"Les habitants des territoires ruraux seront les plus directement impactés par cette mesure, la voiture constituant souvent le seul moyen de transport de proximité" affirme l’élu LR, émettant le vœu "que les routes du réseau structurant -bénéficiant d’un marquage axial, voire de rives- soient exclues de cette décision". Selon Dominique Le Mèner, "ces routes, de largeur adaptée aux trafics supportés et de caractéristiques géométriques confortables par rapport à celles du réseau secondaire, n’inciteraient pas au respect d’une telle limitation de vitesse. Et une limitation à 80 km/h pénaliserait les usagers quotidiens en temps de trajet, notamment dans les territoires ruraux où le transport collectif ne propose pas une offre alternative à l’usage de la voiture".
Les départements renforcent déjà certaines limitations
Pour appuyer un peu plus son argumentaire, Dominique Le Mèner rappelle que "le département a déjà compétence pour réduire sur son réseau routier les vitesses autorisées, comme il le fait d’ailleurs régulièrement en les limitant sur certains tronçons à 70 ou 50 km/h, en fonction des circonstances". En conclusion, le président de l’assemblée départementale choisit la méthode du "ni pour ni contre" : il estime "opportun que la collectivité conserve cette prérogative, en se voyant confier la mise en application de la réforme envisagée par le gouvernement". Dans ce cadre, il appelle le gouvernement et les services de l’Etat "à privilégier des solutions pragmatiques et consensuelles, au cas par cas, en concertation avec tous les départements sur les tronçons les plus accidentogènes".