Emeutes de Blois : deux personnes interpellées

SWEET FM
L'accident survenu le 16 mars avait embrasé les alentours de l'avenue de France
Crédit : Nicolas Terrien

31 mars 2021 à 22h08 par Nicolas Terrien

Elles sont suspectées d'être impliquées dans le lancement du camion fou sur les policiers dans la nuit des échauffourées du 16 au 17 mars, suite à l'accident qui s'est conclu par la mort du jeune Yanis.

Deux semaines après les faits, les enquêtes avancent, en particulier celle relative à ce camion de type 3,5 tonnes dérobé à un chauffeur de nationalité portugaise et lancé sur les forces de l’ordre chargées de contenir les violences urbaines qui avaient éclaté en début de soirée, suite à l’accident -finalement mortel- survenu plus tôt sur l’avenue de France. Le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier, précise les faits tels qu’ils se seraient déroulés.

Le fil des événements relatés par le parquet

"Plusieurs personnes participant à ces violences, par jets de pierres et autres projectiles dangereux envers les forces de l’ordre présentes, s’approchaient du camion, l’entouraient et dérobaient des marchandises qui s’y trouvaient. Tandis que le chauffeur en descendait, trois personnes montaient dans le camion et partaient avec. Quelques instants plus tard, ce camion circulait à vive allure en direction des policiers et gendarmes, qui se trouvaient sur l'avenue de France, à hauteur de la rue de Lewes. Son conducteur s’en extrayait en pleine marche et le camion arrivait sur les forces de l’ordre. Trois policiers tiraient sur le véhicule avec la volonté de le stopper. Ce dernier finissait sa course dans une haie végétale. Le conducteur n’était plus sur place".

Deux garçons d’une vingtaine d’années

Le premier individu arrêté est un Blésois de 21 ans, déjà connu des services de police : "A ce stade de l’enquête, son implication est importante dans les faits, d’une part de vols aggravés -par la réunion- du camion et d’une partie de sa marchandise et, d’autre part, dans l’utilisation de ce camion lancé à une certaine vitesse vers les forces de l’ordre" précise Frédéric Chevallier. C'est lui qui se serait trouvé au volant du camion avant de s’en extraire en pleine course vers les policiers. En garde à vue, il a déclaré "que ces faits ne le concernaient pas, qu’il ne se souvenait de rien mais qu’il savait qu’il n’avait rien fait". Le deuxième impliqué présumé est âgé de 19 ans, également blésois et lui aussi défavorablement connu des services de police. C’est l'analyse ADN qui a révélé son implication dans le vol du camion et de sa marchandise. Il a tout juste reconnu "avoir touché la poignée de la porte côté conducteur du camion, mais avant le vol dudit camion".

Ouverture d’une information judiciaire

Une information judiciaire a été ouverte ce mercredi 31 mars par le parquet de Blois, pour ces faits de "vols aggravés" et "tentative d’homicides volontaires aggravés", commis dans la nuit du 16 au 17 mars 2021. Les deux jeunes hommes ont été déférés et présentés devant le procureur de la République puis le juge d’instruction de permanence. Après leur audition, ils ont été mis en examen : le premier pour les vols aggravés et la tentative d’homicides volontaires aggravés, le second pour les vols aggravés. L'un et l'autre ont ensuite été placés en détention provisoire. "Pour les faits de vols aggravés, la peine d’emprisonnement encourue est de cinq ans. Pour les crimes, c’est la réclusion criminelle à perpétuité qui est encourue" précise le procureur de la République de Blois.