En Sarthe, les forestiers privés redoutent un afflux de promeneurs

Dans un communiqué adressé aux rédactions ce mardi 2 juin, le syndicat "Fransylva", qui rassemble les propriétaires forestiers, n’y va pas par quatre chemins, évoquant un "risque majeur" et alertant sur une "mise en danger des 101 000 hectares de forêts privées en Sarthe". Avec le retour des beaux jours, la structure fait allusion aux visiteurs en mal de fraîcheur et d’idées de sortie, dont le nombre pourrait être exceptionnellement élevé au sortir de deux mois de confinement et avec la perspective de vacances qui seront essentiellement passées en France. Or, selon Fransylva, "le promeneur s’expose lui-même aux tiques et donc à la maladie de Lyme, il crée aussi un danger pour la forêt avec en premier lieu le risque d’incendie amplifié par la sécheresse".

Les forêts publiques, elles, sont adaptées

"Les forêts publiques sont adaptées et organisées pour recevoir les promeneurs, les sportifs et autres amateurs de nature, elles sont surveillées par des agents formés et habilités qui peuvent dresser procès-verbal en cas d’infraction. Mais ce n’est pas vrai pour le domaine privé qui représente plus de 85% de la forêt de la Sarthe" explique Fransylva, embrayant sur une analogie avec le monde agricole : "Personne n’ira se promener dans un champ de maïs ou de blé car chacun sait que c’est un lieu de production. La forêt apparaît comme un bien commun alors que c’est aussi un lieu de production : la sylviculture est comme l’agriculture, destinée à produire et créer un revenu pour le propriétaire".

"Des fêtes en tout genre, du barbecue à la rave-party"

Derrière leur cri d’alerte, les forestiers privés souhaitent rebondir sur le message entendu un peu partout, selon lequel "les forêts sont à nouveau accessibles au public et l’on peut s’y balader". Or, sauf exception basée sur l’accord d’un propriétaire -et il en existe, tant mieux, dans le département de la Sarthe-, "la forêt privée ne peut accepter les visiteurs, elle n’en a pas les moyens, les risques sont colossaux et il faut fermement en interdire l’accès" assène Fransylva, qui redoute, dans ce "milieu fragile", les "balades et autres visites incontrôlées" qui pourraient occasionner "des dégradations de toutes sortes". Le syndicat des forestiers privés va jusqu’à redouter ouvertement "la multiplication des fêtes en tout genre, du barbecue à la rave party".