En Sarthe, les premiers bracelets anti-rapprochement bientôt distribués

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Crédit : Jonathan Lateur

25 mai 2021 à 17h13 par Jonathan Lateur

Le tribunal judiciaire du Mans a été doté de trois dispositifs qui permettront de suivre en temps réel les auteurs de violences conjugales susceptibles de repasser à l'acte.

C’est la dernière arme de la justice en matière de lutte contre les violences conjugales : les bracelets anti-rapprochement vont prochainement être déployés dans la Sarthe. Trois premiers dispositifs de ce type équiperont bientôt les auteurs d'agressions considérés comme possibles récidivistes : "Si la personne dangereuse pénètre dans l’un des deux périmètres délimités, un opérateur d’une société de télésurveillance sera immédiatement prévenu. Cela permettra ensuite à la police d’aller sécuriser la victime et d’aller interpeller le porteur du bracelet !" explique Delphine Dewailly, procureur de la République du Mans.

Écouter Delphine Dewailly

Un dispositif aussi contraignant pour les victimes

Ce dispositif imposera également des contraintes aux victimes de violences. En effet, les femmes dont les ex-conjoints porteront le bracelet seront également équipées d’un terminal doté d’une puce GPS : "Cet appareil ressemble à un téléphone portable d’ancienne génération avec deux touches en façade. Les victimes pourront déclencher un SOS ou être prévenues par message vocal ou texte qu’un incident s’est produit" détaille Philippe Jamet, président de "France Victimes 72". Cela signifie que les femmes seront tenues au courant de l’éventuelle présence à proximité de leur agresseur : "C’est vrai que cela peut être angoissant" reconnait l’intéressé.

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500 victimes suivies en 2020

Sur l’ensemble de l’année 2020, l’association "France Victimes 72" a recensé environ 500 faits de violences conjugales sur le territoire, "dont près d’une quarantaine de nouveaux chaque mois" précise Philippe Jamet. Au-delà du déploiement à venir des bracelets anti-rapprochement, il existe d’autres possibilités de protéger les victimes. Cela va de la mesure d’éloignement accompagnant un contrôle judiciaire, à une peine de prison à la suite d’une comparution immédiate en passant par la remise d’un "téléphone grave danger". Dans le département, huit femmes utilisent actuellement ces appareils qui permettent d’alerter immédiatement les forces de l’ordre avant le passage à l’acte.

          Le terminal remis aux victimes dont les ex-conjoints sont équipés d'un bracelet anti-rapprochement © Jonathan Lateur