Jour de colère sociale en Loir-et-Cher

SWEET FM
3 à 4 000 manifestants à Blois, 600 à Vendôme et 500 à Romorantin-Lanthenay
Crédit : Nicolas Terrien

5 décembre 2019 à 20h57 par Nicolas Terrien

A coup sûr une journée test pour des syndicats qui ont tenté de reprendre des couleurs après un an d'effacement au profit des "gilets jaunes". Enseignants, salariés du privé, personnels hospitaliers, avocats, policiers... Les métiers étaient dans la rue. Retour sur le fil de cette journée en Loir-et-Cher.

En Loir-et-Cher, l’appel à mobilisation était cosigné CGT, FO, FSU, Solidaires Ferroviaire et CFE-CGC que l’on a retrouvé en nombre dans le cortège blésois à la mi-journée -3 000 personnes selon la police, 4 000 pour les syndicats-. Des "gilets jaunes" se sont joints au défilé, ainsi que des partis politiques, notamment le PCF et le NPA. Le RN 41 avait aussi appelé à manifester ce jeudi 5 décembre dans le département. Dans la manifestation blaisoise figuraient bon nombre d’élus de la majorité municipale, à commencer par le maire de Blois et le président d’Agglopolys.

Dès 7h du matin

C’est à cette heure que les premiers rassemblements se sont formés en Loir-et-Cher. Un piquet de grève a été installé à la plateforme de tri postal de Blois-Laplace. Une demi-heure plus tard, des manifestants étaient déjà en place sur le rond-point de "Cap Ciné" pour distribuer des tracts aux automobilistes, entraînant de sérieux ralentissements sur le pont Charles-de-Gaulle et la voie rapide.

A Vendôme, une manifestation s’est élancée vers 9h de la bourse du Travail pour marcher vers la RN10 avec 600 personnes dans les rangs. Deux heures plus tard, c’est de la sous-préfecture de Romorantin-Lanthenay qu’un cortège de 500 manifestants s’est formé pour gagner le centre-ville. Peu avant midi, à Blois, les manifestants tenaient toujours leurs positions sur le rond-point de "Cap Ciné" en organisant un barbecue.

La colère des hospitaliers

Le centre hospitalier de Blois a été un des points d’orgue de la contestation de ce "jeudi noir" en Loir-et-Cher, même si le malaise dépasse largement la question des retraites, comme en attestent les mouvements de grève à répétition depuis cet été. Ça a commencé avec les EHPAD, puis ont suivi les agents du standard, de l’imagerie médicale et enfin les urgences. Une partie des personnels du centre hospitalier de Blois est allée manifester à Paris. Les autres sont restés à Blois pour grossir les rangs de la manifestation qui a d’ailleurs marqué un arrêt devant l’hôpital en début d’après-midi.

3 à 4 000 manifestants à Blois

"Un succès" selon Sébastien Boulanger, co-secrétaire de l’UD CGT 41. Après une prise de parole, une délégation de l’intersyndicale de Loir-et-Cher a été reçue en préfecture vers 15h. Concernant la suite du mouvement, de nouveaux rassemblements pourraient avoir lieu à Romorantin samedi matin, et sûrement à Blois dans l’après-midi. Au niveau national, les syndicats évoquent déjà une nouvelle journée d’action de même ampleur pour mardi prochain, le 10 novembre.

Mobilisation publique-privée

Difficile d’obtenir des éléments précis pour cerner l’ampleur des grèves et des débrayages dans les entreprises ou les collectivités en Loir-et-Cher. Des arrêts de travail ont néanmoins été constatés dans les entreprises Faurecia à Theillay, Acial à Saint-Aignan-sur-Cher, La Poste, la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, Enedis, Thiollat à La Chaussée-Saint-Victor, Carambar & Co  à Villebarou. Des agents du Conseil départemental de Loir-et-Cher ont également grossi les rangs de la manifestation.

Une école sur deux fermée

"C’est une mobilisation que l’on peut qualifier d’historique" assurait Stéphane Ricordeau, le secrétaire départemental de la FSU à la veille du mouvement. Plus de 80% des enseignants étaient en grève ce 5 décembre, selon le principal syndicat enseignant. En 140 et 150 écoles sur les 295 en Loir-et-Cher étaient fermées, et sans possibilité d’organiser le service minimum d’accueil -SMA-. Dans l’après-midi, le rectorat de l'académie d'Orléans-Tours a annoncé un taux global de grévistes de 43,21% dans l'Education nationale, avec de "faibles disparités entre les six départements de l'académie" dans laquelle figure le Loir-et-Cher.

Pas de trains ce vendredi 6 décembre

Les cheminots avaient déjà annoncé la couleur dès mardi dernier... Les trains déserteront encore les gares du Centre-Val-de-Loire ce vendredi, comme cela a été le cas ce jeudi. En effet, avec 82% de grévistes chez les cheminots, seuls 16 trains régionaux ont circulé jeudi sur 400 roulants habituellement chaque jour dans la région ! La SNCF incite de nouveau les voyageurs à différer tous les déplacements en train.