La CGT étrille une logique de régression générale
Publié : 21 juillet 2020 à 15h02 par Nicolas Terrien
La CGT Centre-Val-de-Loire déplore 30 000 emplois directement menacés par la crise économique liée au coronavirus, au gré des annonces qui sont souvent autant de coups de massue pour les territoires.
Plans sociaux, arrêts d’activité, restructurations, délocalisations, chômage partiel... La grisaille s’installe dans le ciel de l’emploi régional, après plusieurs annonces très dures : La Halle à Issoudun, Daher à Montrichard, Técalemit à Blois... La liste déjà fournie pourrait bien s’allonger dans les semaines à venir : "Ce sont 30 000 emplois salariés qui sont menacés en Centre-Val-de-Loire" déplore Philippe Cordat, le secrétaire régional de la CGT, qui n’a pas de mots assez durs pour condamner des stratégies d’entreprise forcément déployées, à ses yeux, au détriment des salariés et de leurs territoires. Les industries des secteurs automobile et aéronautique sont dans l’œil du cyclone, mais pas que...
Le coronavirus comme prétexte
"C’est vrai que le covid est un effet d’aubaine" assure Armelle Bruant, élue CGT au Ceser et salariée chez Thalès Armement à La Ferté-Saint-Aubin. "Nous savons que d’autres plans se préparent dans la région, et il y aura des impacts dans tous les secteurs" selon elle. Pour la CGT, il n’y a pas de hasard. En tout cas, pas pour Philippe Cordat : "Le gouvernement essaye de nous tenir dans une forme d’état d’urgence qui nous entraînera jusqu’en 2022. Ne nous laissons pas installer dans une logique de régression générale !". Les mots ne sont pas plus tendres sur les propositions émanant du Ségur de la Santé, ni même sur le plan d’aide européen de 750 milliards d'euros accouché au forceps ces dernières heures.
Propositions et mobilisations
Durant le confinement, la CGT Centre-Val-de-Loire a planché sur des propositions pour accompagner la reprise économique. Est-ce utile de préciser qu’elles ne vont pas du tout dans le sens de celles prônées par Jean Castex ? "Il faut interdire les licenciements, maintenir les effectifs salariés dans leur travail, ne pas donner d’aides publiques aux groupes qui licencient et ne pas verser de dividendes aux actionnaires !" égrène le secrétaire régional. Pour l’instant, l’été adoucit le ton, mais la rentrée sociale s’annonce tendue. "Cette rentrée sera celle que les salariés en feront !" Autrement dit, les mobilisations au sein des "boîtes" seront encouragées pour dénoncer tout embryon de mesure qui serait perçu comme un recul social. Philippe Cordat et Emmanuel Macron sont au moins d’accord sur ce point : la rentrée sera dure !