Le Mans : ils demandent l'asile pour la famille Lufukuenda
Publié : 5 juillet 2021 à 22h07 par Manon Foucault
En fin d'après-midi ce lundi 5 juillet, une cinquantaine de personnes était mobilisée devant les grilles du collège La Madeleine, au Mans. Objectif : faire pression pour que la famille Lufukuenda puisse bénéficier du statut de réfugié.
Les Lufukuenda ont fui la violence du Congo. Passés par le Brésil puis l'Espagne, leur vie d’errance les a amenés à trouver refuge en France, au Mans. Mais il y a un mois, la famille a reçu une obligation de quitter le territoire. Selon les accords européens dits de "Dublin II", c’est à l'Espagne que revient la faculté de leur accorder ou non l’asile. Statut pour l'instant refusé à la famille, qui n'a pour seule certitude que si la France met à exécution sa reconduite à la frontière, un avion la ramènera à Barcelone.
"Ils se sont parfaitement intégrés à la vie ici"
La communauté éducative se mobilise depuis plusieurs mois pour que les Lufukuenda restent en France. Une pétition a d'ores-et-déjà permis de rassembler 170 signatures. Des lettres recommandées ont été envoyées au préfet de la Sarthe pour qu’il exerce son pouvoir discrétionnaire, une sorte de court-circuit aux accords européens "Dublin II". "Il suffit d’un tampon du préfet et tout est réglé" explique Antoine Boutet, président de l'antenne sarthoise de la Ligue des Droits de l’Homme.
"Une vie digne pour Gabriel et sa famille"
"Une vie digne pour Gabriel et sa famille" : voilà ce qu’on peut lire sur une affiche accrochée aux grilles du collège La Madeleine. Gabriel, c’est l’un des petits Lufukuenda : ce garçon, scolarisé dans l'établissement, est en situation de handicap cognitif et nécessite un suivi constant. "Son problème est aggravé par les traumatismes qu’il a vécus au Brésil. C’est un enfant qui a peur. Une fois, en salle d’étude, un ballon a éclaté : il était inconsolable et s’est caché sous une table" raconte Aurélia Buat, l'une de ses profs.
La famille fixée sur son sort ce mardi
A 15h ce mardi 6 juillet, la justice française fera connaître sa décision finale quant au sort des Lufukuenda. Les militants, les enseignants, les proches espèrent que leur mobilisation pèsera dans la balance. Nicole, l’aînée de la famille, a rejoint le rassemblement en début de soirée. L’adolescente de 16 ans est inscrite pour la rentrée dans un lycée professionnel en filière hôtellerie-restauration : "Je veux travailler dans des restaurants et je veux pouvoir me sentir chez moi quelque part" nous a-t-elle confié.