Le Mans : quand le préfet et le maire font la tournée des bars

SWEET FM
Crédit : Jonathan Lateur

23 octobre 2020 à 20h46 par Jonathan Lateur

Afin de sensibiliser le plus grand nombre au respect des gestes barrière et d'expliciter les dernières mesures gouvernementales, le préfet de la Sarthe et le maire du Mans ont rendu visite aux clients et gérants de plusieurs bars et restaurants dans la soirée de jeudi.

Une tournée des grands-ducs au service de la prévention. Quelques heures après l’élargissement des mesures de couvre-feu à 38 départements supplémentaires annoncé par le Premier ministre ce jeudi en fin d’après-midi, le préfet de la Sarthe et le maire du Mans sont allés à la rencontre des clients et gérants de bars et restaurants manceaux afin de maintenir la pression. "Contrairement à l’Indre-et-Loire et au Maine-et-Loire, nous ne sommes pas encore concernés. Il faut respecter les gestes barrière pour que cela reste ainsi" lance d’emblée Stéphane Le Foll à un groupe de jeunes partageants des pizzas dans la rue, à proximité de la place de la Sirène. Le préfet abonde dans son sens et rappelle à l’ordre ces étudiants des beaux-arts : "Vous êtes plus de six, c’est interdit dans l’espace public, et vous êtes aussi trop proches les uns des autres". Le dialogue s’engage alors : "On ne peut pas aller dans les bars car il n’y a pas assez de place" explique une jeune femme à Patrick Dallennes : "Je sais, c’est compliqué. On est obligé de prendre ces mesures un peu contraints. Ce qu’on voudrait c’est qu’il y ait moins de gens malades et moins de gens qui meurent" assure le représentant de l’Etat, tout en refusant de stigmatiser la jeunesse, "je ne voudrais pas que l’on pense que les jeunes ne sont pas responsables, parce que ce n’est pas vrai !".

Stéphane Le Foll passe de table en table pour marteler les consignes

A peine engagé dans la rue de la Barillerie, Stéphane Le Foll est reconnu par les premiers clients attablés en terrasse. L’élu en profite pour rappeler les consignes sanitaires : "Si jamais vous avez le moindre doute sur un symptôme, vous restez chez vous et faites-vous tester. Nous sommes tous responsables pour éviter le couvre-feu" martèle de table en table l’ancien ministre de l’Agriculture, dans une ambiance bon enfant. Pendant ce temps-là, le préfet de la Sarthe, lui, échange avec une professionnelle de santé, heureuse de pouvoir décompresser en fin de journée. "Les infirmières aussi ont le droit de boire de la bière" plaisante cette dernière, tout en félicitant Patrick Dallennes pour avoir "parfaitement ajusté son masque". A l’intérieur de l’établissement voisin, le préfet s’étonne cette fois de la trop grande proximité entre les clients d’une même table, et interpelle le gérant : "En plus de la limitation à six personnes, il faut un peu plus d’écart entre les clients d’un même groupe" conseille l’intéressé, "C’est compliqué..." rétorque le patron des lieux. "On fait de notre mieux, on fonctionne déjà uniquement sur réservation. On est sérieux car on veut pouvoir continuer à être ouvert" complète à notre micro Rodolphe Laferrerie. Quoi qu’il en soit, pas d’amende ce soir, il s’agit exclusivement d’une opération de prévention.

Débat sur la musique amplifiée avec un patron de bar

Le cortège prend ensuite la direction de la place de l’Eperon. Stéphane Le Foll et Patrick Dallennes engagent la discussion avec le gérant d’un bar de nuit : "On est tiraillé entre le sanitaire et le commerce. Si je ne peux plus diffuser de musique, je vais devoir transformer mon bar à ambiance en bar à thé" déplore Erwan Loureiro. Le préfet tente de le rassurer : "Vous avez le droit de diffuser une musique d’ambiance, il ne faut simplement pas que les gens dansent car on sait que c’est à ce moment-là que le risque est plus fort". Stéphane Le Foll, un peu fataliste, appuie ces propos : "Si on ne tient pas la boutique, à un moment on va faire comme les autres, et on va basculer de l’autre côté". Après avoir distribué quelques flyers aux clients à l’intérieur, le maire et le représentant de l’Etat remontent vers la place de la République. "Nous recevons globalement un bon accueil, mais celles et ceux qui contestent un peu ce qu’on leur dit sont des personnels médicaux, c’est étonnant quand même ! Il doit y avoir un effet de saturation et de fatigue. Mais cela ne doit pas être la majorité, en tout cas pas ceux qui travaillent en réanimation" conclut Patrick Dallennes. Au final, en presque deux heures, le tandem aura visité sept bars et restaurants, sans jamais consommer, ne serait-ce qu’un simple verre d’eau, mais en abreuvant clients et commerçants de leurs bons conseils.