Le Mans : Uber Eats et Deliveroo toujours plus visibles
Publié : 6 mai 2019 à 9h13 par Jonathan Lateur
Un an après avoir débarqué quasi-simultanément au Mans, Uber Eats et Deliveroo revendiquent plusieurs milliers de repas livrés et comptent encore étendre leur activité à l'ouest et au sud de la ville.
A vélo, à trottinette ou à scooter, les coursiers Uber Eats et Deliveroo ne passent pas inaperçus au Mans. A l’heure du déjeuner, ils sont souvent une petite dizaine à se retrouver place de la République, en attendant une nouvelle commande : "J’étais au chômage et des connaissances m’ont dit qu’on pouvait se faire jusqu’à 100 euros par jour, alors je me suis lancé" raconte Mathieu, 23 ans. Comme lui, ils seraient une cinquantaine d’autoentrepreneurs à arpenter, jusqu’à très tard le soir, les rues de la capitale sarthoise : "Ils gardent la liberté de choisir leurs horaires, et en moyenne ils font 3 courses par heure qui sont rémunérées environ 5 euros" explique Lorène Voinot, responsable de la stratégie commerciale chez Deliveroo.
120% de croissance pour Deliveroo
Un an après avoir livré ses premiers repas au Mans, l’entreprise britannique indique avoir multiplié par trois son nombre de commandes : "Nous avons connu une croissance de 120% ces six derniers mois. L’arrivée de Burger King a eu pour nous un effet très bénéfique. Et aujourd’hui, notre application compte une cinquantaine de restaurants partenaires" précise Lorène Voinot, qui lorgne maintenant vers le sud de la ville pour poursuivre son expansion. Après avoir d’abord visé le centre-ville, Uber Eats a aussi élargi sa zone de livraison à l’ouest, dans la zone universitaire. "Nous avions lancé Le Mans avec près de 50 coursiers partenaires, ils sont aujourd’hui 70" fait-t-on savoir chez Uber.
Deux emplois créés chez Ernest’Inn
Aux restaurateurs qui acceptent de figurer sur leurs applications, Deliveroo et Uber Eats promettent aussi une hausse conséquente de leur chiffre d’affaires : "De l’ordre de 20 à 30% selon notre dernière étude" explique Lorène Voinot, mais après le versement de la commission obligatoire, l’affaire n’est pas si juteuse : "Nous avons un contrat d’exclusivité avec Deliveroo. Tous les mois, on reverse 20% du montant total des commandes. Au final, on ne gagne pas vraiment d’argent mais c’est de la notoriété pour le restaurant" se félicite Céline Viale, gérante d’ Ernest’Inn. Et avec l’essor de ce nouveau service, le restaurant a été obligé de se réorganiser : "nous avons embauché deux personnes supplémentaires en cuisine".
Moins de vélo, plus de scooter
Si la ville du Mans n’a pas eu vent de véritable nuisance, hormis "quelques problèmes de stationnement", la présence remarquée des livreurs interroge certains riverains du centre-ville : "Au départ, beaucoup étaient à vélo, maintenant c’est plutôt à scooter" souligne Pierre. Si chez Uber Eats, les livreurs ont le libre choix de leur moyen de locomotion, en revanche Deliveroo impose l’utilisation d’un vélo. Une obligation pas toujours respectée : "J’économise pour m'acheter un scooter. Même avec l’essence à payer, c’est plus rentable qu’à vélo" reconnaît Mathieu. "Nous travaillons à proposer des offres spéciales à nos coursiers pour qu’ils s’équipent en vélos électriques" répond la communicante de Deliveroo.