Les gens de pouvoir en force sur les Rendez-vous de l’histoire

SWEET FM
Edouard Philippe a évoqué son imaginaire historique
Crédit : Nicolas Terrien

9 octobre 2020 à 19h59 par Nicolas Terrien

En principe millimétrée, la journée inaugurale des Rendez-vous de l'histoire, à Blois, aura vu défiler un nombre record de ministres. Mais avec quelques entorses aux traditions, et pas qu'à cause de la Covid-19 !

Trois anciens Premiers ministres, quatre ministres en exercice, et encore ! Jean-Michel Blanquer a annulé sa venue à Blois la veille. Ainsi, les cortèges ministériels se sont succédé dans les allées du salon du livre, jusque dans les salles de conférence où le thème de l’année, "gouverner", est décliné à l’envi sous l’égide de prestigieux universitaires. "C’est un vrai défilé  !" commente un visiteur blésois habitué de l’événement. En tout cas, c’est une incontestable animation dans les allées inhabituellement calmes des étalages des éditeurs. "Sur la matinée, nous avons accueilli seulement 1 200 visiteurs" confesse un des superviseurs du bon déroulement de l’événement en période de Covid. Une jauge conforme aux exigences sanitaires. Mais bon...

La ronde des officiels

10h, ce vendredi matin. C’est l’effervescence devant l’entrée de la Halle-aux-Grains. Un accueil se met en place avec les élus locaux encadrés par les forces de sécurité et les journalistes en embuscade se demandant qui arrive... Sirènes et gyrophares s’annoncent, et le premier cortège dépose Nadia Hai, ministre délégué à la Ville. Quelques minutes plus tard, un deuxième flot de voitures officielles déboulent, déposant Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants. Au même moment, Bernard Cazeneuve se glisse discrètement, échappant désormais à la protection officielle. "On m’a demandé de venir parler de mon expérience de chef du gouvernement" glisse-t-il au micro de Sweet FM, avant de s’engouffrer dans le salon du livre.

Edouard Philippe s'est longuement baladé sur le salon du livre 

Edouard Philippe en vedette

A croire qu’il est encore Premier ministre ! Dès son apparition, Edouard Philippe a concentré l’attention de toutes les personnalités présentes, éclipsant d’un coup celles précédemment citées, ainsi que les questions de la presse relatives à sa présence à Blois... Il n’en fallait pas plus pour qu’il bouscule le protocole : attendu initialement dans l’hémicycle de la Halle-aux-Grains, le prédécesseur de Jean Castex s’est délibérément affranchi de la cérémonie d’inauguration pour sillonner les allées du salon du livre. Au même moment, les élus locaux, l’Education nationale et le Conseil scientifique des Rendez-vous de l'histoire ouvraient officiellement cette 23e édition dans une salle quasi-vide. Du jamais vu.

Edouard, Alexandre, et les autres

11h30. L’ancien Premier ministre attend de faire son entrée dans un hémicycle de la Halle-aux-Grains qui se réorganise pour lui céder le plateau. Durant une demi-heure, Edouard Philippe est questionné sur son "imaginaire historique". Celui qui a été rocardien dans sa jeunesse, mais aussi gaulliste, mais aussi dans les lignée de Mendès-France, remontant jusqu’à Léon Blum... Et Alexandre Le Grand ! "On se doit de faire cohabiter des imaginaires très différents, même quand on a des convictions politiques, sinon, c’est un signe préoccupant de fermeture" explique-t-il devant son auditoire. En revanche, très peu de choses ont transpiré d’éventuelles velléités de retour au premier plan de la vie politique française. "Il aura probablement un rôle à jouer, mais je ne saurais dire lequel" commente le ministre loir-et-chérien Marc Fesneau.