Martyre de l’A10 : "Un soulagement" pour Raphaël Pilleboue
Publié : 14 juin 2018 à 22h05 par Nicolas Terrien
L'ancien maire de Suèvres salue le rebond spectaculaire de cette tragique affaire qui remonte à plus de trente ans : le corps d'une fillette retrouvé en bordure d'autoroute à l'été 1987, et ses parents présumés entendus 31 ans plus tard à Blois.
Après plus de trente ans d’énigme, on connait enfin son prénom... Elle s’appelait Inass et serait née en juillet 1983. Jusqu’à ce jeudi 14 juin, on l’appelait encore "la petite martyre de l’A 10" ou "l’inconnue de l’A10" : cette fillette de quatre ans dont le corps battu, mutilé et brûlé a été retrouvé en août 1987 au bord de l’autoroute au niveau de la commune de Suèvres. Une trace ADN relevée sur un homme en 2016 a permis de remonter à ses parents potentiels, interpellés mardi dernier en région parisienne. Ils ont été présentés à un juge d’instruction ce jeudi matin au tribunal de Blois. Selon les premiers éléments de l'enquête, le père aurait rejeté la faute sur la mère de l'enfant qui, elle, nie les faits et prétend que sa fille vit aujourd'hui au Maroc.
"Saluer la ténacité des enquêteurs"
"Pour moi qui était déjà élu en 1987, c’est un soulagement" commente Raphaël Pilleboue, maire de Suèvres de 2008 à 2014, et toujours conseiller municipal. "Cette affaire avait bouleversé notre petite commune rurale et même toute la France, notamment par son atrocité" rappelle-t-il. En attendant que la justice suive son cours, un nom pourra enfin être apposé sur la tombe de la fillette au cimetière de Suèvres : "Je veux aussi saluer la ténacité de tous les enquêteurs que j’ai pu côtoyer" poursuit l’élu qui a dû assurer le bon déroulement de deux exhumations en 1998 et en 2005. C’est lors de ces opérations que les prélèvements d’ADN ont pu être effectués, avant que la procureure de l’époque, Dominique Puechmaille, ne relance l’enquête en 2012. Aujourd’hui à Suèvres où la tombe est régulièrement fleurie, on espère voir enfin l’aboutissement de cette tragédie.