Moins polluant, moins bruyant mais aussi beaucoup plus cher : Le Mans teste le camion poubelle du futur
Publié : 27 septembre 2021 à 18h10 par Jonathan Lateur
Depuis le 22 septembre et jusqu'au 1er octobre, une benne à ordures ménagères fonctionnant à l'hydrogène circule dans les rues du Mans, ainsi que dans une partie de l'agglomération.
Essayer avant d’acheter. En amont de la signature prochaine du bon validant la commande de six bennes à ordures ménagères fonctionnant à l’hydrogène qui viendront s’ajouter au parc de 34 véhicules, Le Mans Métropole s’est fait prêter l’unique exemplaire de ce modèle, aux couleurs d’une collectivité de l’Indre, circulant actuellement en France. Depuis le 22 septembre, et jusqu’au 1er octobre, ce "camion poubelle du futur" tournera ainsi en situation réelle dans plusieurs quartiers de la capitale sarthoise, et communes de l’agglomération.
"Les riverains ne sauront plus si nous sommes passés ou non"
Première différence notable par rapport aux modèles actuellement utilisés par Le Mans Métropole, le bruit : le moteur de la benne à hydrogène est quasi silencieux, et le système automatisé qui permet de tracter les poubelles a également fait l’objet d’une attention particulière de la part du fabricant. "C’est bluffant. Niveau bruit, nous n’entendons plus que la pompe. Je vais rentrer reposé à la maison après le service, et les riverains ne sauront plus si nous sommes passés ou non" se réjouit Christopher, éboueur de profession.
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Un coût plus de trois fois supérieur
Réduction de l’empreinte sonore, absence de rejet toxique, allongement de l’autonomie jusqu’à 300 kilomètres : sur le plan environnemental, les arguments en faveur de l’hydrogène ne manquent pas. Toutefois, le coût de cette benne à ordures nouvelle génération est bien plus élevé que celui d’un modèle diesel : "800 000 euros hors taxes contre 250 000 euros. Cela s’explique par le fait que ces véhicules et les éléments qui les constituent sont fabriqués en petite série". Il faudra attendre quatre ou cinq ans pour que les coûts baissent" estime Christophe Bigre, représentant du fabricant Semat.
Pour le maire, c’est une question d’image
Dans ce contexte, ne fallait-il pas attendre que cette technologie soit plus accessible financièrement avant d’y recourir ? Le maire du Mans en doute. "L’intérêt d’être dans les premiers, c’est de faire du Mans un lieu d’innovation. Si les collectivités ne prennent pas l’initiative d’anticiper et d’accompagner la transition énergétique, nous allons peut-être attendre longtemps !" assure Stéphane Le Foll. Pour malgré tout faire baisser la facture, Le Mans s’est associé avec Angers et Dijon afin de grouper les futurs achats de bennes à ordures ménagères.