Passe d'armes entre agriculteurs en Centre-Val-de-Loire sur la PAC

SWEET FM
Deux visions de l'aide au développement de l'agro-écologie s'affrontent
Crédit : Nicolas Terrien

25 juin 2021 à 21h19 par Nicolas Terrien

Pour les uns, la bio est menacée. Pour les autres, elle restera soutenue. Alors que les premiers manifesteront ce samedi 26 juin dans toute la région, les seconds argumentent par voie de communiqué de presse.

C’est la FNSEA régionale qui prend la plume ce vendredi 25 juin pour déplorer, selon elle, des inexactitudes émanant de Bio Centre, la structure qui fédère les producteurs en agriculture biologique sur le nouveau règlement de la PAC 2023. "Nous regrettons qu’une association interprofessionnelle agricole qui doit donner la pleine compréhension de la réalité économique d’une filière sème le trouble entre agriculteurs au moment où la profession doit se rassembler dans la guerre des prix entre industrie et distribution pour protéger la rémunération de tous les agriculteurs". Le ton est donné. Le syndicat agricole précise aussi que "contrairement à ce qu’avance Bio Centre, le passage en agriculture biologique restera soutenu financièrement dans la nouvelle PAC".

Que dit Bio Centre ?

Dans un communiqué publié mardi 22 juin, le groupement des professionnels bio du Centre-Val-de-Loire explique que la région a débloqué 11 millions d’euros sur la période 2021-2022, pour compenser l’arrêt des aides par l’Etat. Ici, le but est de rémunérer les bénéfices environnementaux de l’agriculture biologique, soit entre 4 000 et 8 000 euros d’aides par an et par exploitation certifiée. "Mais la prochaine PAC lui interdira de le faire à partir de 2023 ! De 2023 à 2027, si les arbitrages du ministère de l’Agriculture dans le cadre de la réforme de la PAC se maintiennent, ce seront au minimum 40 millions d’euros qui seront perdus en région Centre-Val-de-Loire pour la transition agro-écologique".

Au coeur des débats : le niveau de soutien public à destination de l’agriculture biologique © Nicolas Terrien

Deux agricultures en opposition

"Avec plus 36 % de budget, la PAC conforte l’agriculture biologique", conteste Brice Guyau, vice-président de la commission bio de la FNSEA dans les pages du journal "Terres de Touraine" daté du 11 juin. Selon lui, cette augmentation permettra d’accompagner un nombre de conversions plus important, tout en assurant une revalorisation des aides. De son côté, Bio Centre n’y croit pas, ou sinon dans une moindre mesure : "Ces fameux +36% permettront d’atteindre, au mieux, 18% de bio en 2027 alors que l’Europe propose un objectif de 25% en 2030". Bio Centre appelle les agriculteurs de son réseau à manifester ce samedi 26 juin dans plusieurs villes de la région, dont à Blois à 16h au niveau de la place de la République.