Patients du Grand-Est transférés au Mans : "Cet effort de solidarité était une évidence"

SWEET FM
Crédit : Jonathan Lateur

26 mars 2020 à 20h56 par Jonathan Lateur

Quatre malades atteints du coronavirus ont été admis à l'hôpital du Mans cet après-midi après avoir été transportés par un TGV médicalisé depuis la région Grand-Est. L'expérience jugée concluante par le docteur Jöel Pannetier, référent situation sanitaire exceptionnelle du CHM, pourrait se reproduire dans les semaines à venir si la situation l'exigeait de nouveau.

Ils ont traversé la France d’est en ouest. Quatre malades atteints du virus Covid-19 ont été admis à l’hôpital du Mans ce jeudi après-midi après avoir été acheminés par un TGV médicalisé parti quelques heures plus tôt de Strasbourg : "C’est une première historique, et c’est plutôt une bonne expérience" se félicite le docteur Joël Pannetier, référent situation sanitaire exceptionnelle à l’hôpital du Mans. Pour que ce transfert soit synonyme de réussite, les autorités sanitaires avaient aussi pris certaines précautions : "Il y avait un cahier des charges très précis. Les malades devaient avoir besoin d’une réanimation lourde mais aussi être assez stables pour qu’il n’y ait pas de complications" précise celui qui est également directeur médical de crise au CHM.

Le train plus avantageux que l’ambulance

Au-delà de la simple satisfaction d’avoir réalisé une première à l’échelle européenne, ce transfert par train avait également un intérêt certain pour le personnel médical : "Cela permet de faire venir un grand nombre de malades avec un volume d’effectif moindre. S’il avait fallu aller les chercher en ambulance, c’était 20 équipes SMUR mobilisées, ce qui est énorme en termes de personnel et de véhicules à trouver ! Dans le TGV, on a simplement reproduit des salles de réanimation comme celles de tous les hôpitaux avec quatre soignants dans chaque voiture. Au final, cela permet de transporter de façon sécurisé et sable les personnes avec un minimum d’effort" assure Joël Pannetier.

Un effort de solidarité "évident"

Si le ministère de la Santé a choisi de dispatcher ces vingt patients alsaciens dans quatre hôpitaux ligériens -Le Mans, Nantes, Angers, La Roche-sur-Yon-, c’est aussi parce que la région Pays-de-la-Loire reste pour l’instant l’une des moins touchées du pays par l’épidémie de COVID-19: "Pour l'instant, nos ressources de réanimation, grâce aux efforts que l'on a fait, permettaient d’accueillir ces malades sans risquer que l'on se retrouve à saturation. Cet effort de solidarité était donc une évidence, et nous nous tenons à disposition du ministère pour d’éventuels autres transferts si c’est faisable, mais nous n'avons pas d'informations particulières pour l'instant" conclut le Dr Pannetier.

Dr Joël Pannetier