Policiers et gendarmes seront désormais plus "sévères", prévient le préfet de la Sarthe

SWEET FM
Patrick Dallennes, préfet de la Sarthe
Crédit : Jonathan Lateur

Publié : 18 mars 2020 à 11h45 par Corentin Allain

Patrick Dallennes, préfet de la Sarthe, était invité de notre émission spéciale Covid-19, ce mercredi 18 mars.

Quelle est la situation épidémique en Sarthe ?

Comme partout en France, le virus circule activement sur le territoire. Mais la région Pays-de-la-Loire et l’une des moins touchées avec la Normandie, le taux d’incidence pour 100 000 habitants y est l’un des plus faibles du territoire national, tout en sachant que la situation peut très vite évoluer. Si l’on ne communique plus les chiffres, ce n’est pas par volonté d’être moins transparent, mais parce que nous voulons concentrer davantage nos forces sur la prise en charge des malades qui présentent les symptômes les plus graves. Il faut rappeler que 80% des personnes contaminées présenteront des troubles faibles, certaines seront même asymptomatiques, et pourront très bien rester à domicile après avoir consulté un médecin. Elles bénéficieront tout de même d’un suivi médical.

Les mesures de confinement ont-elles été respectées, dès mardi ?

Globalement, oui. Nous avons constaté que les personnes qui se déplaçaient avaient bien compris les restrictions. Pour cette première journée, nous avons dû faire de la pédagogie et nous n’avons verbalisé que dans quelques cas très marginaux, face à des personnes qui se sont mal comportées. A partir de ce mercredi, c’est bien différent. Nous sanctionnerons tous les comportements d’irrespect de la mesure, par une contravention désormais portée à 135 euros. Les policiers et gendarmes seront sévères, mais garderont tout de même une faculté d’appréciation : en cas de doute, ils pourront demander à la personne de revenir pointer au commissariat.

Doit-on faire une attestation chaque jour, pour promener son chien par exemple ?

Oui, le seul cas où une attestation est valable pour une durée de plusieurs jours, c'est pour les déplacements professionnels. Un employeur peut en fournir une à ses employés, qui sera valable sur toute la durée nécessaire.

Les forces de l’ordre sont-elles suffisamment protégées face au virus ?

D’abord, je précise que les masques de protection sont exclusivement réservés au personnel soignant. Nous connaissons des difficultés d’approvisionnement, mais ce sont eux qui sont prioritaires. Je veux d’ailleurs leur rendre hommage : ils font des sacrifices personnels, n’hésitent pas à travailler plus que d’habitude, parce qu'ils sont conscients que l’on fait face à une vague épidémique importante et que la maîtrise de cette vague repose en partie sur eux. J’ai d’ailleurs fait réquisitionner tous les masques du département au profit du personnel soignant. Cela nous a permis d’augmenter les stocks de l’hôpital et les réserves. Concernant les gendarmes et policiers, il n’y a pas de raison de les équiper plus que nécessaire. Il n’y a pas de risque particulier lorsque l’on respecte les distances. Bien sûr je reconnais que pour eux, on peut avoir le sentiment que le risque est plus important, mais comme nous avons cette priorité pour le personnel soignant, nous n’allons pas leur fournir de masques pour l’instant.

Qu’en est-il des associations qui viennent en aide aux plus démunis comme les Restos du Cœur ?

L’aide aux personnes les plus vulnérables, c’est justement l’une des priorités de la journée. Nous nous posons par exemple la question du maintien de la confection de repas pour les SDF ou les personnes en hébergement d’urgence. Concernant les bénévoles qui ne peuvent plus assurer leurs missions, nous avons des pistes pour les remplacer. Certaines entreprises se sont même manifestées pour se mettre à disposition de la préfecture pour apporter leur aide. Des municipalités, elles, ont proposé de mobiliser leurs services pour faire du portage de courses à domicile pour les personnes âgées.